En 2011 et 2012 les revenus de l’IRG ont dépassé ceux de l’Impôt sur le bénéfice des sociétés

En 2011 et 2012 les revenus de l’IRG ont dépassé ceux de l’Impôt sur le bénéfice des sociétés

Les recettes de l’Impôt sur le revenu global (IRG) ont été gonflées par les augmentations de salaires concédées par le gouvernement dans plusieurs secteurs de craintes de voir l’Algérie connaître elle aussi son « printemps arabe ». Elles devraient baisser de 30% en 2013.

En 2011 et 2012 l’impôt sur les salaires a rapporté à l’Etat algérien plus que l’impôt sur le bénéfice des sociétés. C’est l’un des paradoxes de l’économie algérienne, où l’administration fiscale tire le maximum de la fiscalité prélevée à la source, alors qu’elle n’arrive pas à exploiter le formidable gisement lié à l’activité économique et commerciale.

Les recettes du fameux IRG (impôt sur le revenu global) ont ainsi nettement dépassé celles de l’impôt sur le bénéfice des sociétés durant les années 2011 et 2012, en raison notamment des augmentations de salaires concédées par le gouvernement à la faveur du « Printemps arabe ».

Auparavant, la fiscalité des entreprises rapportait légèrement plus que l’IRG : 229 milliards de dinars (2,8 milliards de dollars) contre 180 milliards de dinars (2,5 milliards de dollars) en 2009, et 255 milliards de dinars (3,15 milliards de dollars), contre 239 milliards de dinars (3 milliards de dollars) en 2010.

Décidées souvent avec effet rétroactif allant sur une à deux années, les augmentations de salaires avaient donné lieu à des rappels consistants, qui avaient démesurément gonflé la masse salariale, et donc l’IRG.

Cette tendance s’est toutefois inversée en 2013, selon M. Abderrahmane Raouia, directeur général des impôts: les données des neuf premiers mois de l’année montrent que les revenus de l’IRG devraient baisser de près de 30%.

67 milliards de dollars de redressement fiscal au 1er semestre 2013

Quant à l’impôt lié aux « signes extérieurs de richesse », il a donné des résultats « assez importants » en 2012, selon M. Raouia. La même tendance est relevée en 2013 où, durant le premier semestre, 220 dossiers ont été examinés, donnant lieu à un recouvrement de 1,2 milliards de dinars (15 millions de dollars). L’administration des impôts a également procédé à 67 milliards de dinars de redressements fiscaux (837 millions de dollars).

Au total, les recettes fiscales ont été multipliées par cinq entre 2000 et 2011, passant de 304 milliards de dinars à 1.500 milliards de dinars. M. Raouia estime que ce résultat a été obtenu grâce à la conjonction de plusieurs facteurs, notamment la croissance, la lutte contre l’évasion fiscale et l’introduction de certaines taxes. L’essentiel de la fiscalité en Algérie provient du secteur des hydrocarbures, qui génère près du tiers du PIB.

Sur les huit premiers mois de 2013, le « recouvrement ordinaire » a atteint 1.325 milliards de dinars, ce qui permettrait à la fiscalité de frôler le seuil de 2.000 milliards à la fin de l’année, selon les projections de Maghreb Emergent.