En 1991, à 4 ans, il appelait déjà au Djihad : Abdelkahar Belhadj, kamikaze programmé pour tuer

En 1991, à 4 ans, il appelait déjà au Djihad : Abdelkahar Belhadj, kamikaze programmé pour tuer

Le fils d’Ali Belhadj, l’ex-numéro deux du Front islamique de Salut (FIS), a été tué lundi par les forces de sécurité dans l’est de l’Algérie alors qu’il se dirigeait avec des complices kamikazes vers Alger, a confirmé jeudi une source autorisée à l’AFP. Abdelkahar Belhadj, 23 ans, a fait sa première apparition publique en décembre 1991 lors d’un meeting du FIS où il appelait à la guerre sainte.

« C’est confirmé. C’est le fils d’Ali Belhadj qui a été tué. Il y a eu identification par l’ADN » du corps de Abdelkahar Belhadj, a déclaré cette source gouvernementale qui a souhaité conserver l’anonymat, suite à des informations publiée en ce sens par un journal mercredi.

La famille n’a pas informée

Abdelhamid Belhadj, le frère d’Ali Belhadj, a affirmé au téléphone à l’AFP que la famille « n’avait pas été appelée par les services de sécurité pour être informée de la mort » d’Abdelkahar Belhadj.

« Nous n’avons aucune information relative à la mort » de Abdelkahar Belhadj, a déclaré jeudi 28 juillet l’oncle, Abdelhamid Belhadj. « Nous sommes là à la maison », avec Ali Belhadj, dont il se dit le porte-parole, « et nos téléphones sont ouverts ». « Les services de sécurité nous ont déjà dit qu’ils nous informeraient en cas de mort », a-t-il ajouté.

« Nous n’avons reçu aucun appel des services de sécurité ». Le jeune homme a déjà été donné pour mort. « Ils (la presse) l’ont tué et ressuscité plus de 70 fois », a rappelé ce membre de la famille.

Ceintures d’explosifs

Mercredi 27 juillet, le quotidien Ennahar affirmait qu’Abdelkahar Belhadj, fils d’Ali Belhadj, se préparait à commettre un attentat-suicide à Alger avec deux autres kamikazes lorsqu’il a été tué par les forces de sécurité algériennes.

Les trois terroristes voyageaient à bord de deux véhicules bourrés d’explosifs, destinés à des attentats qui devaient être organisés à Alger, avant le ramadan, début août, indique le journal. Ils ont été tués par les forces de sécurité à une soixantaine de kilomètres à l’est d’Alger.

D’après le quotidien arabophone, qui cite « des sources sûres », les tests ADN effectués sur l’un des cadavres ont confirmé l’identité d’Abdelkahar Belhadj, né en 1988, fils du numéro deux du Front islamique du Salut (FIS), dissous en 1992

Abdelkahar Belhadj, ceint d’explosifs, devait se faire exploser « dans un lieu bondé […] au centre d’Alger », expliquait Ennahar, qui précise que le second kamikaze, au volant d’un autre véhicule, devait cibler un bâtiment gouvernemental.

A 4 ans, il appelait déjà au djihad

Le 23 décembre 1991, il avait prononcé un prêche pour appeler au djihad lors d’un meeting du FIS au stade du 5 juillet, à Alger. Adoubé par les dirigeants de ce parti, il n’avait alors que quatre ans.

Abdelkahar avait rejoint Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) en 2006.

Mort à plusieurs reprises

Ali Belhadj avait alors accusé les services de sécurité de l’avoir kidnappé, ce qui avait été démenti. Quelques mois plus tard, le jeune homme réapparaissait sur la chaîne d’information qatarie Al-Jazira. Sa mort avait ensuite été annoncée à plusieurs reprises sans jamais avoir été confirmée.

Celui qui avait pris comme nom de guerre « Mouawia », en référence à l’un des compagnons du prophète Mahomet, avait été condamné à mort par contumace en 2009 par le tribunal algérien de Tizi-Ouzou pour participation à des attentats sanglants.

Son père soutenait le GIA

Son père, Ali Belhdj avait passé 12 ans après avoir été arrêté en 1991 pour subversion. Il a été de nouveau incarcéré en 2005 puis amnistié un an plus tard dans le cadre de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale initiée par le président Abdelaziz Bouteflika.

Ali Benhadj avait rédigé en 1994 une lettre au chef du GIA, Cherif Gousmi, pour lui apporter son soutien à la lutte armée.

(Avec AFP)