En 1990, les algériens avaient souffert de l’accueil et du séjour au Caire

En 1990, les algériens avaient souffert de l’accueil et du séjour au Caire

Gare aux entourloupes égyptiennes !

Il est de notoriété publique, aujourd’hui, de dire que les exploits sportifs sont utilisés comme étalon de la grandeur d’un pays comme il est spécieux, voire hypocrite que d’affirmer que sport et politique ne font pas bon ménage.

A la veille de la rencontre que doit abriter le stade du Caire, le football égyptien et algérien est sujet à une médiatisation et à des tractations qui dépassent le cadre sportif. Une qualification au Mondial mérite tous les détours, et dans ce jeu, les Egyptiens ne prennent aucun raccourci pour tenter d’arriver à leurs desseins. Dès lors, l’instrumentalisation de la discipline sportive n’a plus de limite car en fin de parcours, ce sont de sordides intérêts qui doivent être préservés.



Depuis fort longtemps déjà, il est reconnu qu’une équipe nationale de football ne participe pas à des éliminatoires de Coupe du monde comme si elle devait partir à un bal. Le football n’est plus un sport qui doit répondre aux principes olympiques mais tout simplement un espace au service de la politique et des politiciens. L’Egypte se prépare à accueillir notre équipe nationale pour un match décisif pour les deux sélections. Un match qui alimente les discussions, entretient la passion et augmente la tension depuis un mois déjà. Des dépassements ont été enregistrés de la part de certaines sphères égyptiennes qui ont tout simplement fait fi de la retenue d’où l’intervention de la FIFA pour avertir Le Caire des conséquences des éventuels dérapages. Notre diplomatie entre en jeu pour tenter de remettre sur les rails un évènement qui risque de se dérouler avant même son coup d’envoi puisque dans ce registre, il faut dire tout haut que les Egyptiens ont l’habitude des coulisses pour régler l’issue d’une rencontre.

S’il est vrai aujourd’hui que des voix s’élèvent à partir du Caire pour promettre le bon accueil et le fair-play, tout en dénonçant « les glissades » des uns et des autres, il est tout aussi vrai d’affirmer que ce genre d’entourloupettes est le fort de certaines structures égyptiennes. L’Histoire, qui reste têtue devant les faits, nous rappelle à bon escient que le football algérien n’en est pas à son premier déplacement dans la capitale égyptienne.

Il n’en est pas à sa première mésaventure et le hasard du calendrier nous ramène à cette date du 17 novembre 1989 où les Egyptiens qui avaient promis le plus bel accueil à notre équipe nationale qui devait jouer un match tout aussi important ont tout simplement sombré dans le chauvinisme en ravivant un nationalisme primaire, transformant le séjour des Algériens en cauchemar. Il est inutile de revenir sur les détails d’un déplacement aussi mouvementé mais il serait peut-être opportun de rappeler que le football est devenu un phénomène qui échappe à ses acteurs car ses manifestations sont devenues des enjeux énormes sur le plan politique et même économique. Et à ce prix, les Egyptiens sont capables des plus inimaginables entourloupettes pour faire passer la pilule à notre onze national.

Nos dirigeants, conscients eux aussi des enjeux de cette rencontre, même s’ils n’empruntent pas les mêmes raccourcis, souhaitent décrocher le ticket pour Johannesburg car une victoire permettrait de faire face à certaines protestations. Entre les deux capitales, c’est un match qui va déterminer beaucoup de choses et le football en perdrait certainement tout autant.

Par A. Hammou