Seize militants d’ultradroite comparaissent ce mardi à Paris. Ils sont jugés pour avoir planifié des actions violentes ciblant la communauté musulmane en France, dont l’une baptisée « Opération Halal » qui visait à empoisonner des produits halal dans les supermarchés.
Seize individus, dont trois femmes, liés au groupe d’ultradroite « Action des forces opérationnelles » (AFO), comparaissent ce mardi devant le tribunal correctionnel de Paris. Et ce, pour avoir planifié des actions violentes à l’encontre de la communauté musulmane en France, entre 2017 et 2018.
Parmi les seize militants qui seront jugés ce mardi, on trouve des profils variés, allant de l’ingénieur à la comptable à la retraite, en passant par une infirmière et même un diplomate. Ces treize hommes et trois femmes se décrivent comme des « patriotes et partagent un intérêt marqué pour le milieu militaire« .
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Entre 2017 et 2018, ces seize individus ont rejoint l’AFO, un groupe « hiérarchisé et structuré« , qui selon les juges d’instruction, préparait « des actions violentes concrètes dans des lieux symboliques de l’islam« . L’enquête pointe du doigt l’objectif de ces opérations, à savoir : « faire prendre conscience (…) du risque de pénétration islamiste« .
Le groupe avait conçu une opération glaçante, baptisée « opération Halal« : des femmes de l’AFO, vêtues de niqabs pour ne pas être reconnues, devaient empoisonner des produits alimentaires dans les rayons halal dans les supermarchés avec du cyanure ou de la mort aux rats. L’objectif n’était pas de tuer, mais d’intoxiquer les acheteurs pour discréditer la nourriture halal.
Le projet de l’AFO ne se limite pas à cette opération. Le groupe envisageait également de tuer « 200 imams radicalisés« et faire exploser la porte d’une mosquée à Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine).
Association de malfaiteurs terroristes et de recherches d’armes
Les seize prévenus, qui comparaîtront libres, sont considérés comme les éléments les plus radicaux et impliqués du groupe. Ils sont soupçonnés d’association de malfaiteurs terroriste et de recherches d’armes, avec des degrés d’implication variés.
Par ailleurs, l’enquête a identifié Guy S., alias « Richelieu« , un retraité de la police française, comme étant le fondateur de l’AFO. Sa compagne, Marie-Véronique R., était quant à elle responsable d’animation du blog « Réveil patriote« , la plateforme de propagande de ce groupe.
Parmi les autres accusés, Philippe C., un homme de 61 ans, est également jugé. Téléopérateur de nuit et passionné de tir et de survivalisme, il s’était dit « prêt à prendre les armes pour son pays menacé« .
Les perquisitions menées dans le cadre de cette enquête ont permis de mettre la main sur des armes à feu, des milliers de munitions, ainsi que des produits pour fabriquer du TATP, un puissant explosif. Le procès de cette affaire se poursuivra jusqu’au 27 juin 2024.
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