Emploi et recrutement dans les régions du sud d’Algérie: «Graves défaillances» et nombreuses infractions

Emploi et recrutement dans les régions du sud d’Algérie: «Graves défaillances» et nombreuses infractions
emploi-et-recrutement-dans-les-regions-du-sud-dalgerie-graves-defaillances-et-nombreuses-infractions.jpg

Alors que de nombreux chômeurs battent le pavé près de ses bureaux et de sesservices, le wali de Ouargla affirme que «le secteur de l’emploi dans la région vitune situation paradoxale : l’offre est supérieure à la demande.»

Nacer maaskri a discouru samedi dernier, pendant près de deux heures devant le 1er ministre,des membres du gouvernement, des cadres des collectivités locales, des élus et desreprésentants de la société civile. Au même moment,des dizaines de jeunes chômeursappelaient Sellal de devant les grilles du siège de la w ilaya de Ouargla pour réclamer leur droità l’emploi. Un droit qu’ils n’arrivent pas à arracher dans une région des plus riches en pétrole.«Ceci n’est nullement étonnant puisque Hassi Messaoud constitue l’un des plus importantsbassins de l’emploi du pays,» fait remarquer le w ali. Mieux encore, il précise que ceci«nonobstant les emplois générés par les projets structurants au niveau des différents secteursd’activité (…) et les différents dispositifs mis en place par les pouvoirs publics ainsi que lesdifférentes mesures d’encouragement de facilitation pour relancer l’économie productive(…).»

Le w ali explique ce «paradoxe» de la supériorité de l’offre de l’emploi par rapport à la demande,par «des causes multiples et variées.» Causes qui sont, selon lui, «d’ordre organisationnel,transgression de la règlementation, inadéquation du système de formation aux besoins dumarché de l’emploi et même parfois préférentiel.» Il appuie ses propos par des chiffres qu’ilqualifie de «forts éloquents.»

Par exemple, au titre de «l’intermédiation classique (ANEM)», il affirme qu’en 2010 et 2011, il y aeu respectivement 18045 et 17638 offres d’emplois, 11846 et 15821 d’inscrits et 10668 et 8964placements. De janvier à septembre 2012, la w ilaya a enregistré 1098 projets financés pour unpotentiel emploi de 2468. Ceci, sans compter les offres d’emplois au niveau de la fonctionpublique ou des différents dispositifs d’insertion.

Le w ali reconnaît ainsi que «cet état de fait a donné lieu à des vagues de protestationssuccessives dont le motif est principalement lié aux problèmes rencontrés par les jeunes de larégion pour l’accès à des postes d’emploi au niveau des différentes sociétés pétrolières.» Ildéclare ainsi que «le constat d’échec s’est traduit par la fréquence et l’ampleur de cesmouvements, au niveau d’un certain nombre de villes de la w ilaya, mais surtout au niveau duchef lieu.» Il n’a pas dit que les chômeurs protestataires l’accusent, comme ils nous l’ont ditsamedi dernier (voir le Quotidien d’Oran du dimanche 11 novembre2012, page 4), de ne pas lesrecevoir et même «d’utiliser des moyens répressifs pour les faire partir.»«LES PROTESTATIONS PRENNENT UNEGRAVETOURNURE»Ceci étant, le w ali avertit que «ces protestations sont entrain de prendre une grave tournure àsavoir l’obstruction des entrées de certaines entreprises pétrolières importantes à l’instar del’ENTP, l’ENAFOR et l’ENSP.Les principales récriminations avancées par les demandeurs d’emploi ont trait selon lui «au rôleet à la responsabilité des entreprises dans le dossier de l’emploi.» Il indique qu’une telle situationest due «au non respect des dispositions prévues par la réglementation en vigueur (…) relativeaux placements des travailleurs et au contrôle de l’emploi et les textes réglementairessubséquents.»Il fait état à cet effet, «des dépassements des entreprises pourvoyeuses d’offres :recrutements directs sans passage par l’AWEM, conditions d’accès exagérés, les dates destests et d’affichage des résultats dans beaucoup de cas non respectés, refus de recrutementpour des tests positifs, propension dans l’utilisation de la sous-traitance en matière derecrutement par les entreprises détentrices de marchés au profit de prestataires de services,des situations qui génèrent des dépassements de tout ordre (salaires, conditions detravail…).» Il dénonce par la même occasion «les tergiversations des organismes employeursqui exigent sciemment des conditions contraignantes, voire dissuasives pour leurs offresd’emploi.»Le w ali déplore cependant en parallèle, des comportements de la part des demandeurs d’emploiqui laissent à désirer entre autres, «le refus de travailler dans certaines entreprises jugées peurémunératrices ou d’autres offrant des conditions d’hébergement et de restaurationinsuffisantes.»