Réagissant aux mesures prises par le dernier Conseil des ministres notamment pour ce qui concerne l’emploi et l’investissement, de nombreux jeunes ont émis le souhait de voir ces décisions réellement prises en charge par les responsables qui ont pour mission de mettre en pratique ces mesures. C’est un réel satisfecit qui est exprimé par les uns et les autres en attendant ce qu’il adviendra sur le terrain.
ORAN: UN SATISFECIT MESURÉ
Les dernières améliorations des dispositifs d’insertion existant déjà ont réconforté plus d’un. « J’espère simplement que ces facilitations accordées soient suivies d’effets sur le terrain », dira Salim, 28 ans, co-gérant d’un cybercafé au centre ville d’Oran. Un souhait qui reviendra dans beaucoup de bouches pour rappeler toutes les bonnes résolutions du gouvernement mais, à chaque fois, noyées dans une bureaucratie qui rend impuissantes toutes les démarches entreprises par les jeunes chômeurs. Pour Abdellah, 26 ans, vendeur ambulant de cacahuètes, et même s’il ne saisit pas l’importance de telles « réformes », il s’en prend aux banques et aux mille papiers exigés pour la constitution d’un dossier de prêt ou de création d’une micro-entreprise. « Je vous assure que j’ai passé plus de trois mois à réunir un dossier pour bénéficier d’un crédit pour lancer ma petite entreprise de nettoyage mais j’ai dû laisser tomber au bout du compte ».
Pour nombre de chômeurs chroniques, l’espoir s’apparente à cette volonté de l’Etat de les réinsérer dans le monde du travail pour, qu’enfin, ils puissent prétendre à un semblant d’avenir.
Rachid, diplôme universitaire en poche, mais au chômage depuis deux ans, voit s’ouvrir devant lui des portes longtemps restées barricadées. « Ces mesures auraient dû voir le jour depuis belle lurette mais c’est déjà un pas en avant », affirmera-t-il. Mais pour beaucoup de jeunes, la réalité du terrain est bien loin des bonnes volontés gouvernementales. Cependant, et de l’avis général, l’exonération d’impôts pour trois ans et surtout l’inscription des entreprises de jeunes dans le planning des contrats publics locaux sont autant de mesures favorisant une réelle émergence de cette frange de la société pour peu que les règles du jeu soient respectées.
OULED ALLAL, SIDI MOUSSA : «ON SOUHAITE QUE CES NOUVELLES MESURES SOIENT APPLIQUÉES »
Les mesures prises lors du dernier Conseil des ministres relatives à la création de l’emploi ont suscité un fort intérêt parmi les citoyens, notamment chez la frange juvénile inactive. Les jeunes rencontrés à Ouled Allal ont avoué qu’ils ne sont pas encore au courant des nouvelles réformes et autres allègements. « Certes, j’ai suivi au journal de 20h00 le compte rendu du Conseil des ministres, mais je préfère avoir davantage d’informations sur les décisions relatives à la création d’emplois», confie un jeune chômeur. Pour son ami, les choses paraissent plus claires : «J’ai pris connaissance ce matin à travers les journaux que beaucoup de choses vont s’améliorer, et que celles-ci concerneront non seulement les dispositifs de création d’emplois et l’accompagnement des porteurs de projets après la phase réalisation, mais aussi les entreprises recruteuses de main-d’œuvre dans la mesure où des allégements de charges y sont prévus.
Normalement, s’ils appliquent à la lettre les décisions du président de la République, le chômage reculera fortement », assure-t-il. Son appréhension quant à l’application des mesures adoptées par le Conseil des ministres est partagée par d’autres jeunes chômeurs. «Notre souhait est que nos dossiers de création de micro- entreprises soient pris en charge sérieusement. Je ne veux pas que nos demandes soient archivées ou restent sans suite. On doit bénéficier de ces opportunités sans distinction ni passe-droit» souhaite un autre. « J’ai un diplôme de charpentier, j’aspire à travailler et pourquoi pas me marier et fonder une famille et être à l’abri du besoin», espère un jeune fraîchement diplômé.
TIZI-OUZOU : LES JEUNES CONTENTS, MAIS…
Les dernières décisions du président de la République entérinées par le Conseil des ministres ont été favorablement accueillies par de nombreux citoyens de la ville de Tizi-Ouzou, notamment les jeunes diplômés et les universitaires. Pour ces derniers, ces mesures constituent une bouffée d’oxygène. Karim en pré emploi avoue que « les dispositions en matière de recrutement définitif sont une bonne chose. Mais, on ne sait pas comment cela va se concrétiser sur le terrain avec les passe-droits et autre favoritisme ». Pour Kamel, les nouvelles dispositions pour l’encouragement du secteur agricole constituent «l’accomplissement d’un rêve de me voir enfin m’occuper des chèvres et brebis et monter ainsi ma propre fromagerie ».
Mohamed, étudiant en 2e année d’architecture, estime que la décision prise par le président de surseoir au fameux décret qui avait poussé les étudiants dans la rue «n’est que justice rendue».Samira qui a sollicité un crédit dans le cadre de l’ANGEM est agréablement surprise de voir le crédit porté à 100.000 DA, « ceci me permettra d’acquérir un matériel plus préformant que celui que j’avais initialement demandé ».Un jeune dentiste est heureux de la décision prise en matière d’aide à la location d’un cabinet «avec ce nouveau crédit, je dirai que je peux désormais exercer mon métier», dit-il. Un industriel trouve, quant à lui, que ces mesures «sont courageuses pour peu qu’elles soient appliquées. Nous applaudissons surtout les efforts consentis en direction des jeunes».
CONSTANTINE LES INDUSTRIELS APPRÉCIENT LES NOUVELLES MESURES
Les industriels de la capitale de l’Est et sa région ont longuement commenté les décisions du Conseil des ministres tenu la veille. Un responsable au niveau de l’unité de fabrication des produits laitiers (Safilait) implantée à Ain Smara nous a déclaré : «Ce sont des décisions courageuses de la part des pouvoirs publics, car tout ce qui touche aux agriculteurs nous concerne nous les transformateurs. Les facilités accordées aux agriculteurs vont nous permettre de récolter et de transformer directement le lait au lieu de l’importer en forme de poudre. Le coût de revient et la qualité seront nettement supérieurs pour nous».
Pour un gérant d’un complexe touristique, «toute nouvelle mesure est une bonne chose. Nous attendons à ce que l’impact économique du secteur du tourisme soit aussi important que les hydrocarbures comme cela se fait chez nos voisins tunisiens ou marocains. Et même si nous n’avons pas encore cette culture du tourisme, ces mesures particulièrement ce qui relève des procédures bancaires et administratives sont un grand pas en avant, à condition bien sûr de les appliquer et de faire barrage à tous les spéculateurs».
Un industriel d’une usine de peinture avoue : «Nous aimerions que les décisions prises par le Conseil des ministres soient appliquées sur le terrain, par exemple le gré à gré est une bonne chose, il faut donner la priorité aux industriels nationaux que nous sommes en matière d’aides, de foncier et de financement. On est face à une extension où l’on peut créer beaucoup de postes de travail».