Empêchement des sit-in contre le 4e mandat, Le général-major Hamel s’explique

Empêchement des sit-in contre le 4e mandat, Le général-major Hamel s’explique

Le patron de la DGSN a saisi l’occasion pour demander à ses troupes d’observer “une totale neutralité” lors de leurs interventions sur le terrain.

La police ne fait pas de politique. Le patron de la Sûreté nationale, le général-major Abdelghani Hamel, le dit clairement et se défend d’intervenir sans qu’une autorité administrative (P/APC, wali ou ministre de l’Intérieur) saisisse officiellement ses services. “Nous n’avons rien à cacher. Nous intervenons dans la transparence pour le maintien de l’ordre public. Et nous n’avons rien à défendre. Tant que je suis à la tête de la DGSN, nos troupes n’interviendront pas parce qu’il s’agit de protestataires contre un 4e mandat présidentiel ou autres. Nous sommes neutres et nous opérons avec des réquisitions écrites de l’autorité administrative. Après tout, nous ne sommes que des auxiliaires de justice et nous ne faisons pas de politique.”

Avouant que certaines images concernant les interpellations des protestataires et leur embarquement dans les camions cellulaires “sont désolantes”, M. Hamel a indiqué : “À aucun moment, nos troupes ont eu recours aux moyens conventionnels. Nous n’avons utilisé ni le gaz lacrymogène ni le gaz neutralisant contre les manifestants.” Développant l’objet de la conférence, il dira que “cette rencontre avec la presse se veut une opportunité pour discuter à bâtons rompus. Il y a eu trop de manipulation. Mais concernant la gestion des attroupements et des mouvements de foule, je vous révèle que nous avons introduit dans notre académie un module inhérent à la gestion démocratique des foules. Nous n’avons pas de leçons à recevoir sur les droits de l’Homme.” Quid des arrestations des journalistes ? “Les journalistes embarqués, au nombre de 30 sur les 264 personnes interpellées, n’avaient pas exhibé leur carte de presse et ils étaient dans la foule. Mais ils ont été immédiatement relâchés”, répliquera M. Hamel.

Le DSP (directeur de la sécurité publique) et le DCO (directeur du centre des opérations) sont longuement revenus sur les dernières manifestations contre le 4e mandat de Bouteflika.

À ce propos, ils ont révélé que du 1er au 6 mars, la DGSN a recensé 6 regroupements, dont 3 à Alger et 3 autres à Tizi Ouzou. Aussi, 13 autres regroupements non autorisés ont été recensés à Béjaïa, Alger, Bouira et Constantine. Les trois autres manifestations, selon les mêmes responsables, ont été organisées après les appels sur facebook. Abordant la responsabilité de la police dans la répression des manifestants et leurs arrestations, M. Hamel a indiqué que “la responsabilité incombe à l’autorité administrative. Dans toute manifestation, l’autorité qui réquisitionne la police doit être sur les lieux pour les appels de sommation grâce à un mégaphone pour demander aux manifestants de se disperser”. Ce qui n’était pas le cas du regroupement à la place Audin où le wali d’Alger, Abdelkader Zoukh, a réquisitionné la police. Résultat des courses, toutes les accusations se sont retournées contre ce corps de sécurité qui avait intervenu en force pour réprimer la manifestation. Suite à quoi, les images montrées à la télévision ont fait le tour du monde et ont souillé l’image de cette institution qui, par ailleurs, n’assume pas toutes les accusations portées à son encontre. “Les Algériens doivent savoir aujourd’hui que toutes les missions dévolues à la DGSN se passent dans la légalité et le respect des droits de l’Homme. Et contrairement à ce qui se dit, la presse nationale n’a jamais souillé notre image. Et je compte sur vous pour développer encore cette image d’une police qui respecte les droits de l’Homme. Je vous le dis, s’il y a du positif, écrivez-le, et s’il y a du négatif, écrivez-le aussi. Je vous demande de nous accompagner dans nos missions”, insistera encore M. Hamel.

En outre, le conférencier a rappelé que des directives ont été données aux 48 sûretés de wilaya afin de sécuriser l’élection présidentielle du 17 avril prochain et toutes les actions menées sur le terrain par la police seront retransmises en direct au centre des opérations et au ministère de l’Intérieur.

Enfin, à la question de savoir s’il y a eu des développements à Ghardaïa, il révèlera que la DGSN a déployé 4 000 hommes supplémentaires, 26 URS (unités républicaines de sécurité) et 9 BMPJ (Brigade mobile de la Police judiciaire). Dans un avenir proche, M. Hamel annoncera l’ouverture d’un centre d’instruction à Ghardaïa, de nouvelles BMPJ et sûretés urbaines.

F B