Près de 350 personnes ont rendu mardi un dernier et émouvant hommage à l’opposant historique algérien Hocine Aït-Ahmed à Lausanne, où il était installé depuis près de cinquante ans et où il est décédé à 89 ans mercredi.
Famille, amis, artistes algériens célèbres, responsables politiques et autorités suisses ont salué, selon l’agence suisse ATS, la mémoire de cet opposant intraitable au régime d’Alger, qui a été l’un des fondateurs de l’indépendance de son pays.
Né en 1926 en Kabylie, Hocine Aït-Ahmed s’était installé à Lausanne dès 1966.
Il avait participé au lancement du soulèvement en novembre 1954 contre la colonisation française. Arrêté deux ans plus tard, il est libéré en 1962 à l’indépendance.
En 1963, Hocine Aït-Ahmed lance le Front des Forces socialistes (FFS) et des maquis armés en Kabylie. Il est arrêté une année plus tard, condamné à mort puis gracié avant de s’évader en 1966. Il gagne alors la Suisse. En 1999, il s’était présenté à l’élection présidentielle algérienne, obtenant 3,17% des voix.
La mère du chanteur kabyle Matoub Lounès, assassiné en 1998, a chanté un chant liturgique pour la veillée des morts. Idir 66 ans, un des chanteurs les plus célèbres d’Algérie, a clôturé avec sa guitare la cérémonie.
Le corps de Hocine Aït-Ahmed doit être rapatrié le 31 décembre en Algérie. Il sera inhumé le lendemain dans son village natal d’Aït Yahia, avec des funérailles nationales et populaires.
Un deuil de huit jours a été décrété par le président Abdelaziz Bouteflika.