Emilie Dequenne nous fait part de son idée de la mode

Emilie Dequenne nous fait part de son idée de la mode

Révélée par les frères Dardenne en 1999, la lumineuse comédienne a enchaîné les films, une vingtaine, avec des rôles qui ne se ressemblent pas. Dans J’ai oublié de te dire (1), elle incarne une jeune femme qui sort de prison et réapprend à vivre. Elle nous livre sa philosophie du style.

Dix ans après Rosetta, des frères Dardenne, et son prix d’Interprétation à Cannes, elle poursuit sa vie rêvée d’actrice. « J’ai eu envie d’être comédienne dès l’âge de 5 ans, et cette ambition ne m’a jamais quittée. Un besoin viscéral. Je n’avais qu’une crainte : que personne ne remarque combien je voulais faire ce métier. Aujourd’hui, je vis mon rêve de gosse au quotidien. » À bientôt 28 ans, Émilie Dequenne avance dans la vie au pas de course. Maman d’une petite Milla de 6 ans, l’actrice belge, vingt films à son actif, est à nouveau à l’affiche dans J’ai oublié de te dire, de Laurent Vinas-Raymond.

Ce matin, elle se prête au jeu d’une séance de mode organisée dans la boutique Barbara Bui (2), dont elle aime les créations inspirées. Son style est résolument sexy et rock. Une allure fatale et déterminée qui lui va bien. « Ma véritable passion, ce sont les chaussures à talons, que je conserve dans des boîtes étiquetées, avec un descriptif précis de chaque paire. »

En mode, au cinéma ou lors d’une partie de poker – son autre passion -, Émilie se laisse guider par « ce qui ne ment jamais : mon intuition, mon instinct, mon envie ».

LA FÉMINITÉ

Aimer et être aimée. Plus on est heureuse, plus on est femme, il me semble. Personnellement, j’ai le sentiment d’être à la fois femme, mère et fille. Ces trois rôles construisent ma féminité.

LA MODE

Je m’habille au gré de mes humeurs. Ce qui compte, c’est d’être en adéquation avec mon état d’esprit.

LA TENUE POUR UNE PREMIÈRE

Je fais un métier qui me donne l’occasion d’être glamour, alors je ne m’en prive pas. C’est une façon de valoriser le travail d’une équipe, mais aussi un plaisir personnel. Au quotidien, je fais en sorte que chaque sortie soit une fête… sauf au petit matin, lorsque j’emmène ma fille à l’école. À ce moment-là, mieux vaut ne pas me croiser.

CANNES

Je n’avais pas encore 18 ans la première fois que je suis allée à Cannes pour présenter Rosetta, et j’en suis repartie avec un prix d’Interprétation. Un moment fort, mais j’étais si raisonnable à cet âge-là que je n’ai pas perdu pied. Depuis, je suis retournée à plusieurs reprises à Cannes. Pour moi, le Festival, c’est un grand « vroum »! Tout va très vite.

LA ROBE IDÉALE

Celle portée au mariage d’une amie, une tenue parfaite, surtout par le souvenir qu’elle m’évoque. C’était une robe longue en soie colorée, de- Christian Lacroix. Elle avait la légèreté du moment.

LA FAUTE DE GOÛT

Le total look. À une exception : un sublime tailleur Chanel.

LA TENUE POUR UN CASTING

Je suis le conseil que m’avait donné j’avais 8 ans : « Reste toi-même. » Je m’habille à l’instinct, sans me poser de questions.

Les rares fois où le choix de ma tenue me pose problème, c’est lorsque je rentre de vacances avec deux kilos en trop. Je reste prostrée devant mon dressing à me répéter, navrée : « Rien ne me va. »

CE QUI NE ME QUITTE JAMAIS

Une médaille de la Vierge miraculeuse que je porte par croyance et parce qu’elle m’a été offerte par une personne qui m’est chère. J’ai aussi toujours avec moi une bague qui appartenait à mon arrière-grand-mère.

MES MARQUES ET COUTURIERS FÉTICHES

Pour tous les jours, Maje, Berenice, American Vintage, American Apparel, Et Vous, Lacoste. Et lorsqu’il s’agit de jouer le grand jeu, Barbara Bui, Paule Ka, Sonia Rykiel, Yves Saint Laurent ou Chanel.

CE QUI ME REND BELLE

L’amour.

CE QUI PLAÎT À MON HOMME

Il faudrait le lui demander. Tout, j’espère.

LA TRANSMISSION

J’ai eu une enfance heureuse et je désirais reproduire ce schéma. Comme ma grand-mère et ma mère, j’ai eu ma fille à 21 ans. Dans cette lignée de femme, ma petite Milla est déjà une grande coquette. Pour elle, je commence à investir dans de belles pièces intemporelles, comme mon sac Timeless Classic Chanel, que j’aimerais lui transmettre en héritage.

LA VIE SANS TALONS, C’EST…

Impossible. Je suis une acheteuse compulsive de chaussures à talons. J’adore les escarpins Zanotti. À moins de 8 centimètres, je ne suis pas à l’aise. J’aime les vrais, ceux qui culminent de 9 à 11 centimètres. Les seules chaussures plates que je porte avec plaisir, ce sont les ballerines Repetto et mes baskets Reebok.

L’ACCESSOIRE INDISPENSABLE

Les chaussures et les sacs Paule Ka, Dior, Fendi, Balenciaga, Armani, Lancel… J’en ai une belle collection.

LA TENUE POUR SÉDUIRE

Être soi-même.

(1) En salle le 3 juin.

(2) 62, rue du Faubourg-Saint-Honoré, 75008 Paris.