Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a exhorté samedi l’administration chinoise à mettre un terme à l’ »assimilation » des Ouïgours turcophones et musulmans, exprimant une nouvelle fois la solidarité de la Turquie après les troubles dans le Xinjiang.
« Nous demandons au gouvernement de Chine de renoncer à une assimilation, car une telle assimilation ne peux vous faire de bien », a-t-il dit lors d’un discours prononcé lors d’une réunion de son Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste – au pouvoir), à Erzurum (est), retransmise par les chaînes de télévision.
« Aucun État, aucune société qui s’en prend à la vie et aux droits des civils innocents ne peut garantir sa sécurité et sa prospérité », a affirmé M. Erdogan, parlant une nouvelle fois d’ »atrocités » au sujet des troubles interethinques survenus depuis dimanche à Urumqi, la capitale du Xinjiang. Ils ont fait au moins 184 morts, selon un bilan des autorités régionales.
« Que ce soit des turcs Ouïgours ou des chinois, nous ne pouvons tolérer de telles atrocités. La souffrance des Ouïgorus est la notre », a-t-il ajouté.
« L’événement survenu en Chine est une sorte de génocide, il n’y a pas d’autre façon de commenter cet événement », avait déclaré vendredi M. Erdogan au cours d’une conférence de presse à Ankara, à son retour d’Italie où il a assisté à une réunion du G8.
Il s’est toutefois dit persuadé que les dirigeants chinois sauraient faire preuve de la « sensibilité » requise.
La Turquie rejette officiellement tout séparatisme turcophone au Xinjiang.
Une importante communauté d’Ouïgours vit en Turquie et est soutenue notamment par les organisations nationalistes.