Parmi les personnes arrêtées durant les événements, figurent des mineurs qui ont bénéficié d’une liberté provisoire.
C’est aujourd’hui que s’ouvre le procès de 11 personnes arrêtées suite aux incidents de la cité des Palmiers à Alger. «Ils seront jugés au tribunal de Hussein Dey», a révélé un témoin qui a requis l’anonymat. Les mis en cause sont inculpés d’atteinte à l’ordre public. «Ils n’ont rien à avoir avec les affrontements», a objecté la même source. Elle a précisé que parmi ces personnes se trouvent des étudiants censés entamer leurs examens durant cette journée.
«Ils ont été emmenés muni militari de chez eux vers 4 heures du matin», renchérit une autre source. Ils font partie d’une trentaine de personnes arrêtées durant la nuit du lundi au mardi derniers. Ils ont été conduits à la prison des «Quatre Hectares» à El Harrach. La plupart d’entre eux ont été relâchés. «Parmi les personnes libérées figurent beaucoup de mineurs qui ont bénéficié d’une liberté provisoire», précise le témoin. Les regards des habitants sont, désormais, braqués sur ce procès. «Nous revendiquons la libération immédiate de ces détenus», a martelé un citoyen de la cité. Il a, également, plaidé pour l’acquittement des mineurs. «La perspective d’être emprisonné leur sera destructrice», a-t-il mis en garde. Parmi ces mineurs, un adolescent lève le voile sur un autre fait. «Ils m’ont orienté vers un psychologue pour qu’il m’établisse un certificat de mon état psychologique», a-t-il déclaré.
Le procès d’aujourd’hui tient en haleine les résidents de la cité des Palmiers. Ils craignent un verdict qui pourrait, à nouveau, embraser la situation. «Leur condamnation provoquerait de nouvelles émeutes», a averti le proche de l’un des détenus. La cité a vécu une accalmie depuis mardi. Une délégation à été désignée pour discuter avec les autorités concernées afin de libérer les détenus. Selon les informations recueillies, l’éventualité de leur libération est plausible. La cité est assise sur une colline que traverse, en double voie, le tunnel de Oued Ouchayah.
Plusieurs fourgons sont visibles sur le côté gauche de la voie qui mène d’Alger-Centre vers Les Palmiers. Samedi dernier, les habitants avaient fermé ce tunnel. Ils contestaient la non-inscription de leur cité dans le programme de relogement de l’année écoulée. Cela à provoqué des affrontements avec les forces antiémeute.
Les incidents ont engendré l’arrestation de plus de 60 personnes. La plupart d’entre eux ont été libérés par la suite. Le vent de la colère a gagné plusieurs autres quartiers et cités d’Alger. Il s’agit de Laâqiba, dans la commune de Mohamed Belouizdad, de Diar Echems, à El Madania, et Diar El Baraka, à Baraki. De violents affrontements ont eu lieu, dimanche, à Diar El Baraka. Ils se sont soldés par plusieurs blessés et l’arrestation de cinq personnes. Ces derniers ont été libérés depuis. Les membres de cette commission du relogement des habitants de cette cité ont été reçus, entre-temps, par le wali délégué de Baraki. Il leur a demandé de finaliser la liste des demandeurs de logement dans un délai n’excédant pas trois jours.
En parallèle, le wali délégué s’est engagé à remettre le dossier de la cité Diar El Baraka au wali d’Alger à la fin de la semaine (31 décembre). Depuis, les habitants sont en attente d’une réponse concrète des autorités à leurs doléances.
Les autorités de la wilaya affirment que plus de 10.000 logements ont été distribués en 2010. Elles soutiennent que cela constitue un record depuis l’Indépendance.
Pas moins de 23 opérations de relogement ont été programmées entre le 14 mars et le 28 décembre, selon des sources de la wilaya d’Alger. Elles ont permis à 10.036 familles d’Alger d’obtenir des appartements de type F2 et F3, ont indiqué les mêmes sources, citées par le journal électronique Toutsurlalgérie (TSA). Pour rappel, le président de la République a insisté, en début septembre dernier, sur le maintien des efforts de l’Etat pour faciliter aux citoyens l’accès au logement. Mieux, il avait plaidé pour la réalisation de logements appropriés aux aspirations des demandeurs. Il a affirmé que le temps des appartements F2 est révolu.
Pour sa part, le directeur de l’habitat de la wilaya d’Alger, Mohamed Smaïl, a assuré que 50% des familles installées dans des habitations provisoires depuis le séisme de 2003 ont été relogées décemment. «Les relogements continueront en 2011», a-t-il annoncé. En attendant, des milliers de familles attendent d’être relogés dans des appartements décents.
Mohamed Sadek LOUCIF