Emeutes à Mostaganem

Emeutes à Mostaganem

LES JEUNES DU QUARTIER PLATEAU MARINE SE DECHAINENT A CAUSE DU RETARD DANS LA DISTRIBUTION DES LOGEMENTS

Une violente émeute a éclaté dans l’après midi d’hier au niveau du quartier Plateau de la marine pour protester contre le retard dans la distribution des logements. L’intervention des forces anti-émeutes s’est transformée en un affrontement entre les policiers et des émeutiers armés de pierres et de bâtons pendant plus de trois heures. La situation a été maitrisée par les forces d’intervention ; aucun dégât n’a été signalé ni aucune victime n’est à déplorer. Cependant plusieurs arrestations ont été procédées parmi les meneurs.



Le quartier de « Plateau de la marine », a connu hier mardi 7 février 2012, en fin d’après-midi de graves émeutes, des jeunes, pour la plupart des adolescents, ont bloqué les accès, en barricadant les routes qui mènent au quartier. De loin, on pouvait apercevoir des jeunes lançant des pierres en direction des forces anti-émeutes présentes en force sur place. Les forces de sécurité ne savaient plus où donner de la tête pour faire face aux jeunes manifestants qui se sont scindés en plusieurs groupes. Il y avait aussi les curieux, qui affluaient de toutes parts pour assister à ce spectacle désolant qui semblait durer une éternité du fait de la colère des manifestants qui revendiquaient le droit au logement.

Pour rappel, les jeunes du quartier avaient déjà exprimé leur colère, il y a de cela quelques mois auparavant. A l’époque, il y eut de violentes altercations entre la police et les manifestants, et il avait fallu l’intervention des responsables locaux pour mettre fin à la protesta. Le problème soulevé par les riverains de ce quartier que nous avons croisés sur place est l’éternel problème du logement. Ce problème récurrent a fait déjà l’objet de plusieurs reportages, mettant en lumière la situation précaire de la plupart de ces habitants qui vivent dans des conditions de dénuement total. La plupart de ces habitations sont de vieilles bâtisses « haouchs », datant de l’époque coloniale, et qui représentent un danger pour les familles, à savoir : murs fissurés, plafonds effondrés partiellement, chambres vétustes, taux élevé d’humidité, sans aucune commodité, toilettes collectives dans un état déplorable, escaliers défectueux… Il y a lieu de rappeler à ce propos qu’une fillette de 6 ans a trouvé la mort, il y a quelques années, en chutant des escaliers menant à la terrasse ; un accident dû à l’inexistence de la rampe de protection. Pour se racheter, les responsables de l’époque ont relogé la famille, aussi a-t-il fallu qu’il y est mort pour que les autorités se manifestent. Cependant, il semble que la leçon n’ait pas été retenue par nos responsables malgré cette tragédie.

Il est vrai que certaines familles ont bénéficié d’appartements qu’ils ont revendus ou qu’ils louent au prix fort pour revenir dans ces haouchs afin de postuler pour un autre appartement ! Dans ce contexte, les manifestants s’interrogent sur leur situation qui perdure rejetant la faute sur certains responsables qui selon eux n’arrivent toujours pas à gérer ce secteur très sensible. Il est clair que la politique, appliquée par ces responsables a montré ses limites, alors que d’autres se sont enrichis sur le dos des contribuables du fait de l’impunité dont ils jouissent et ce à tous les niveaux. Il est temps de revoir la politique du logement, pour une meilleure équité entre tous les citoyens au lieu de continuer à favoriser une catégorie, par rapport à une autre.

Benyahia A. et Mihoub