Des émeutes ont éclaté, hier, à Château-cassé, un quartier composé d’habitations précaires au boulevard des martyrs à Alger.
Les habitants de cette localité ont bloqué les routes menant aux habitations et ont incendié des pneus en signe de protestation. Les protestataires ont manifesté leur ras-le-bol des conditions de vie, demandant à être relogés dans des habitations décentes.
Ils estiment avoir été marginalisés en dépit des réclamations faites à plusieurs reprises auprès des autorités locales. En effet, ils supportent depuis des décennies, déjà, le mal vivre, en plein cœur d’Alger, à deux pas des instances du gouvernement.
« Nous vivons dans ces taudis depuis une cinquantaine d’années », ont affirmé les jeunes, avant d’ajouter que « c’est lamentable, nos enfants sont malades dès leur jeune âge ».
Les jeunes de la localité assurent avoir été abandonnés par les pouvoirs publics. Le nombre de familles habitant les lieux est estimé, selon eux, à 300. Les pères de familles rencontrés nous ont fait remarquer l’impossibilité d’assurer à leurs enfants un avenir meilleur dans de pareilles conditions.
« Nous sommes des pères de familles et pensons à l’avenir de nos enfants qui souffrent le martyr », a lâché un des habitants. Ce sont les jeunes qui en ont le plus marre et qui ont décidé de passer à l’action, explique-t-on.
« Nous demandons à être relogés pour pouvoir avoir un meilleur cadre de vie sociale », nous fait-on savoir. Selon les protestataires, un groupe de représentants accompagné par l’imam du quartier s’est rendu auprès du wali délégué pour lui faire part de leur problème.
« Nous avons délégué des représentants pour qu’ils fassent part de notre ras-le-bol aux autorités afin qu’elles puissent trouver une solution finale à notre problème », ont soutenu les habitants.
Les autorités locales, quant à elles, ont promis de reloger ces familles dans les semaines à venir.
C’est du moins ce que nous ont indiqué les habitants des lieux. Les habitations, construites à l’origine en 1958, étaient censées accueillir 80 familles. Depuis, ces même habitations se sont transformées en bidonvilles où environ 300 familles y vivent aujourd’hui.
Les habitants sont à leur troisième action de protestation, en attendant d’être relogés.
Massinissa Benlakehal