Il n’y a pas que la journée. Même durant la nuit, la circulation automobile est très dense, provoquant de gigantesques embouteillages dans la capitale et sa banlieue.
En affirmant que les Algériens ne vivent qu’un mois dans l’année, ce coopérant technique français qui avait exercé en Algérie dans les années 1970, ne s’est pas totalement trompé. Voyant tous ces gens arpentant les rues la nuit pendant le mois de Ramadhan, contrairement aux autres mois de l’année où ils se firent discrets, en restant cloîtrés chez eux, il eut cette réflexion à laquelle aboutirent, d’ailleurs, de nombreux autres ressortissants étrangers.
En effet, le mois de Ramadhan est un mois à part. Sitôt le repas du ftour terminé, des centaines de milliers de citoyens se ruent dehors, créant de gigantesques embouteillages au niveau de certaines artères. La plupart se déplacent à pied, mais ceux qui ont choisi d’utiliser leurs véhicules pour les veillées et les balades nocturnes, provoquent d’énormes bouchons qui mettent leurs nerfs à contribution. Afin de se frayer un chemin, les passants sont souvent obligés de se rabattre sur la chaussée.
Les automobilistes se trouvent, de leur côté, piégés au milieu de cette foule et ces gens qui circulent dans tous les sens et n’hésitent pas à marcher au milieu de la route, parfois pour fuir la cohue.

La sortie des fidèles après la prière des Taraouih crée, elle aussi, de nombreux embouteillages aux abords des mosquées et alentours. Venant de communes voisines, accompagnés d’un ou deux amis, beaucoup ont effectué le trajet à bord de leurs véhicules.
Si à l’aller, ils n’ont mis qu’un petit quart d’heure pour rallier la mosquée, pour le retour, il leur a fallu beaucoup plus de temps et ont attendu, parfois, plus d’une heure pour se tirer d’affaire.
Au niveau des rues commerçantes, la circulation est encore plus compliquée au point où les automobilistes sont obligés de patienter une heure, rien que pour effectuer quelques centaines de mètres.
C’est notamment le cas à la rue Didouche Mourad et à l’avenue colonel Lotfi, où des milliers de citoyens préfèrent se rendre pour faire leurs emplettes ou siroter un café après le ftour. Même constat au niveau des banlieues, particulièrement celles où sont implantés les nouveaux centres commerciaux.
Devenu la nouvelle attraction des habitants d’Alger, le grand marché du coin attire énormément de monde. Tout comme celui qui est implanté en face de la future Grande Mosquée d’Alger.
Selon un témoin, plus de 100.000 personnes s’y bousculent chaque soir pour le découvrir et faire leurs achats durant ces premiers jours de Ramadhan. Malheureusement, le parking de cette grande surface est trop exigu pour accueillir tout le monde. Conséquences, des milliers d’automobilistes attendent leur tour, créant un bouchon long de plusieurs kilomètres. Que se passera-t-il avec la réalisation de la Grande Mosquée?
Construire des marchés de grandes surfaces, c’est bien, y prévoir des voies d’accès, c’est mieux.
Ne dit-on pas «il vaut mieux prévenir que guérir?»