Une distance d’à peine une dizaine de kilomètres est parcourue en près de deux heures de temps. Outre les pertes économiques engendrées par ces «bouchons interminables», c’est la santé humaine qui est menacée.
Pour le Pr Abdelouahab Bengounia, épidémiologiste, les embouteillages sont à l’origine de la genèse du stress qui est pratiquement la cause de maladies cardiovasculaires. La relation entre le stress et le cancer est aussi un fait démontré.
Si les raisons sont multiples, les conséquences sont aussi nombreuses et parfois irréversibles comme le soutient le Pr épidémiologiste à l’hôpital Mustapha-Pacha d’Alger, Abdelouahab Bengounia. «Les embouteillages sont à l’origine de la genèse du stress qui est pratiquement la cause de maladies cardiovasculaires. Des études établies à travers de grandes universités de par le monde l’attestent. La relation entre le stress et le cancer est aussi un fait démontré.
On vit dans une société ayant perdu tous ses repères et nous vivons avec un stress permanent», a-t-il averti dans une déclaration à la Chaîne III de la Radio nationale. Jeudi dernier, le même Pr Abdelouahab Bengounia, avait indiqué au forum du quotidien Echaâb, que lors des embouteillages, le gaz carbonique et la poussière sont inhalés en grande quantité et cela donne des allergies qui provoquent des problèmes pulmonaires. Il avait estimé que «nous connaissons tous ces problèmes, mais le drame est que même si nous établissons un diagnostic, nous ne pouvons pas traiter les milliers de malades qui attendent, y compris les cancéreux». Lors de cette même rencontre au forum Echaâb, les participants étaient unanimes, assurant que les embouteillages sur les routes en Algérie participent d’une manière singulière à la «détérioration de la qualité du cadre de vie» et au «marasme généralisé» dans le pays. Mais pourquoi autant d’embouteillages de jour comme de nuit sur nos routes ? Pour le spécialiste en psychologie clinique, Messaoud Benhalima, les embouteillages sont le fait de la non-application des lois.
Il avait cité entre autres, le klaxon et les feux de détresse qui sont utilisés à tort et à travers. L’autre point relevé est la suppression du ministère de la Planification. Ce dernier prévoyait pour chaque ouvrage les structures d’accompagnement. Il avait proposé dans ce cadre, la répartition des horaires de travail pour que les heures de pointe ne soient pas au même moment pour tout le monde. En outre, pour certains responsables, le nombre grandissant de véhicules ne fait que compliquer les choses. Selon le commissaire-divisionnaire, Mohamed Tatachek, le parc automobile en Algérie est estimé à environ 6,4 millions de véhicules, soit un Algérien sur 5 est propriétaire d’une voiture.
Pour le sous-directeur de la prévention et de la circulation routière à la DGSN, ce sont notamment les facilités accordées jusqu’à 2008 par les banques et les institutions financières qui sont à l’origine de la «déferlante» des véhicules importés en Algérie. D’après lui, cette affluence (environ 200 000 immatriculations chaque année) reste de loin plus forte que les capacités d’accueil de nos infrastructures routières, un réseau estimé à quelque 112 000 kilomètres.
F. H.