Embouteillage: quand le centralisme étouffe nos villes

Embouteillage: quand le centralisme étouffe nos villes
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Cinq cents mille voitures importées annuellement dans un pays qui met douze pour construire une autoroute qui a demandé le tiers au Maroc pour un parcours équivalent avec une topographie plus tourmentée. Ajoutée à l’incivisme routier, cette disproportion entre les réalisations routières occasionne des ralentissements sur les axes routiers qui génèrent autant de « stases » dans les agglomérations. Mais l’effet majeur dans l’enfer concentrationnaire automobile dans les centres urbains algériens est d’ordre administratif.

La centralisation bureaucratique fait que deTarf à Maghnia, tout citoyen attendant un service d’une administration doit se rendre – et souvent plusieurs fois – dans la capitale ou dans les grands centres régionaux pour des documents relevant dans d’autres pays de communes ou même d’organismes privés auxquels sont sous-traités des actes administratifs mineurs.



Imposée au lendemain de l’indépendance par le manque de cadres et d’employés, la centralisation administrative a été, par la suite, choisie comme mode de gouvernance pour lier le citoyen aux principaux démembrements de l’Etat dont les fonctionnaires retirent autorité et, à l’occasion, bénéfices matériels, structurant ainsi un régime clientélisé du sommet à la base.

Des sociologues et des historiens ont décrit la volonté des régimes totalitaires de multiplier les obstacles dans la confection du moindre dossier comme une stratégie à même de les empêcher de se mobiliser des sujets politiques ou civiques.

LG Algérie

Ali Graïchi