Embarrassé par le refus du MSP de rejoindre le gouvernement: Soltani va-t-il démissionner?

Embarrassé par le refus du MSP de rejoindre le gouvernement: Soltani va-t-il démissionner?

Il envisage de créer un nouveau parti dans le cas où les tractations avec le parti de Amar Ghoul ne débouchent pas sur du concret.

Il sort de l’ombre. Après une traversée du désert, l’ancien patron du MSP et ex-ministre d’Etat veut redorer son blason. Bouguerra Soltani revient au-devant de la scène politique en faisant de la révolte au sein de la maison du parti. L’ancien président du MSP risque de claquer la porte après le refus du conseil consultatif du MSP de participer au gouvernement. Bouguerra Soltani qui a mené une vraie bataille ces derniers jours contre son adversaire Makri, n’a pas réussi à renverser la vapeur de son côté en reconduisant de nouveau le parti au gouvernement comme il l’avait fait par le passé. Irrité par cette décision, Soltani a quitté le conseil avant la fin des travaux en compagnie de quelques cadres qui soutiennent sa cause.

Une information faisant état de sa démission a fait le tour des réseaux sociaux. Soltani a-t-il sérieusement démissionné? Le président du MSP, Abderrazak Makri a démenti cette information. «Je n’ai reçu aucune demande», a-t-il attesté lors d’une conférence de presse qu’il a animée hier à l’issue des travaux du conseil consultatif. Il y a lieu de rappeler que ce dernier avait déclaré, lui-même, qu’il déposerait sa démission, si le parti optait pour la participation. «Cette décision est très peu probable (que le conseil de la choura décide d’entrer au gouvernement).

Mais, si elle a lieu, la responsabilité, l’honneur et l’honnêteté voudraient que je démissionne directement de la tête du mouvement et devant la même assemblée», avait -il promis dans un entretien qu’il a accordé à El Khabar, publié dimanche dernier. Makri accuse ceux qui veulent mener le parti au gouvernement d’opportunistes. Cette déclaration résume à elle seule les tiraillements à l’intérieur du parti entre les pro-gouvernement et les opposants. Même pour le moment, il n’y a rien de concret, il n’en demeure pas moins que Bouguerra Soltani peut à tout moment claquer la porte du parti. Ce dernier veut sérieusement saisir cette occasion pour s’offrir une place de choix et assurer son retour au-devant de la scène politique.

Il pense même à créer un nouveau parti politique si ses tractations avec le parti de Amar Ghoul ne débouchent pas sur du concret. Autrement dit, Soltani veut coûte que coûte décrocher un poste bien gradé pour se mettre sous les feux de la rampe. Le MSP n’est pas à son premier cas. Après Ghoul et Ménasra qui ont claqué la porte du parti, Bouguerra Soltani n’hésitera pas à le faire pour sauvegarder ses propres intérêts. Il y a lieu de rappeler que ce dernier n’a pas brillé lors de son passage au gouvernement. Ministre d’Etat sans portefeuille, il a eu à gérer le secteur des ressources halieutiques puis du travail pour une courte période. Ce qu’on lui retient, c’est sa fameuse déclaration sur les révélations des responsables impliqués dans des affaires de corruption.

Le ministre sans portefeuille n’a pas eu à attendre longtemps. Quelques jours après sa sortie médiatique, il a été la cible du président algérien Abdelaziz Bouteflika. Dans un discours prononcé le 9 décembre 2006 lors de l’ouverture de la réunion gouvernement-walis, le chef de l’Etat a demandé à Soltani, sans le nommer, de présenter à la justice toutes les preuves qu’il détient sur les affaires de corruption, sous peine d’être passible de poursuites judiciaires. «Celui qui veut faire de la politique qu’il le fasse en dehors des cercles officiels», a-t-il martelé. Le même jour, la justice s’autosaisit de l’affaire. Mais ce n’est qu’au 18 décembre, que le ministre de la Justice, Tayeb Belaïz a invité Soltani à venir s’expliquer sur ses allégations.

En marge de la cérémonie commémorative de la Journée de la police arabe à Chateauneuf, le garde des Sceaux algérien avait déclaré que Soltani a été «invité à se présenter devant le procureur près la cour d’Alger». M.Belaïz avait ajouté que le ministre islamiste aurait à fournir les «preuves» qu’il prétend détenir.