Embargo pétrolier de L’UE contre l’Iran,Coup de pouce de New Delhi à Téhéran

Embargo pétrolier de L’UE contre l’Iran,Coup de pouce de New Delhi à Téhéran

L’Inde ne renoncera pas à ses approvisionnements de pétrole iranien

L’Inde continuera à importer du pétrole iranien, et annonce par conséquent qu’elle ne cédera pas aux injonctions des Etats-Unis ou des pays européens en ce qui concerne l’application des sanctions qui visent la République islamique d’Iran, ont rapporté hier les médias indiens.

La partie de poker menteur continue. L’Iran qui veut priver l’Europe de son pétrole illico presto a finalement reporté le débat prévu dimanche, à ce sujet, par son Parlement.

Le Majlis devait discuter d’un projet de loi qui avait pour objectif de faire cesser ses exportations de pétrole vers l’Union européenne (UE). «Ce report réduit le danger d’une restriction immédiate de l’offre de brut (pour les pays européens), et accorde un répit aux prix du baril. Etant donné la dépendance de l’Iran aux revenus du pétrole, il est peu probable que le pays adopte une telle mesure», estiment les analystes de Commerzbank, rapporte une dépêche de l’AFP datée du 30 janvier. «Si Téhéran suspendait ses exportations de brut vers les Etats européens avant qu’ils n’aient le temps de s’adapter, ce serait un coup dur pour l’Italie, l’Espagne et la Grèce, qui sont les plus gros importateurs européens de brut iranien et en même temps ceux dont l’économie est vacillante», ont prévenu, quant à eux, les experts du cabinet viennois JBC Energy.

L’Iran peut donc faire très mal. Est-ce l’annonce faite par le grand argentier indien en visite aux USA qui a tempéré les ardeurs des parlementaires iraniens? L’Inde ne renoncera pas à ses approvisionnements de pétrole iranien, a fait savoir le ministre indien des finances. Une bouffée d’oxygène pour Ahmadinejad. Comme il était prévu et attendu, les pays émergents (Chine, Inde…) ne réduiront pas leurs importations de pétrole en provenance d’Iran.

L’Inde l’a clairement fait savoir quitte à fâcher Américains et Européens qui viennent de prendre des sanctions sans précédent contre Téhéran en mettant en oeuvre une batterie de mesures qui a pour objectif d’assécher ses ressources financières à cause de son refus de faire machine arrière concernant son programme de développement nucléaire. L’annonce a été faite à partir du territoire américain. «Il n’est pas possible pour l’Inde de prendre une décision de réduction drastique de ses importations en provenance d’Iran, car parmi les pays qui peuvent répondre aux besoins des pays émergents, l’Iran est un pays important», a déclaré dimanche le ministre indien des Finances Pranab Mukherjee, actuellement en visite aux Etats-Unis. «Nous importons 110 millions de tonnes de pétrole brut par an. Nous ne réduirons pas les importations en provenance d’Iran. L’Iran est un pays important pour l’Inde en dépit des sanctions américaines et européennes», a souligné M.Pranab Mukherjee.

Le ministre indien des Finances a en outre fait remarquer que si l’Arabie Saoudite, le Nigeria ainsi que d’autres pays du Golfe, figuraient parmi les fournisseurs importants de son pays en or noir, l’Iran demeure, de son côté, pratiquement incontournable. L’Inde qui figure à la quatrième place des pays consommateurs de pétrole à travers le monde, importe 12% de sa consommation de la République islamique d’Iran.

Les exportations iraniennes de pétrole vers Pékin et New-Delhi qui sont estimées à pas moins de 40% de ses exportations globales, soit environ 1 million de barils par jour, pèseront donc fortement dans la balance. Cela explique en partie pourquoi Téhéran n’est pas prête à baisser la garde devant les menaces des pays occidentaux.