Les décriés jettent leur dévolu sur les textes qui, selon certains, lient les mains de l’élu en matière de prérogatives et bloquent toute initiative.
La relation élus-citoyens se dégrade au quotidien. Au regard du nombre, de plus en plus important, de conflits qui opposent les exécutifs communaux à leurs électeurs, on déduit qu’une crise de confiance caractérise la gestion de la ville. Les décriés jettent leur dévolu sur les textes qui, selon certains, lient les mains de l’élu en matière de prérogatives et bloquent toute initiative.
Du côté de l’administration de tutelle, la raison de cet état est à incomber à l’incompétence et la mauvaise connaissance des lois chez les élus. Le citoyen lui, justifie cet état par l’illégitimité des élus. Le cas d’El Adjiba donne raison et une crédibilité à la version populaire. Lors des dernières élections, un parti a largement remporté le suffrage.
Grâce à une alliance des rivaux, le maire a été choisi parmi ceux qui avaient le moins de sièges. Aujourd’hui cette situation est comme paralysée, le maire se débat dans les couloirs de la justice. Du côté de Bir Ghbalou, le premier magistrat de la ville est renié par ses pairs, au motif qu’il ne se soucie point du sort de ces électeurs. Ces derniers, ont même recouru à des actions de rue pour demander la destitution de l’élu. L’accusé lui, se dit être victime de la répartition des projets où sa commune traîne en arrière du peloton. Même constat du côté de Sour El Ghozlane où le conflit au sein même de la composante communale, a sensiblement ralenti la cadence du développement. La publication de la liste de bénéficiaires de logements sociaux a mis le feu aux poudres. L’été fini, l’automne et l’hiver installés, la liste n’a toujours pas trouvé un dénouement et chaque partie rejette la responsabilité sur l’autre. Au chef-lieu et pour la même raison, à savoir une liste de logements sociaux, le maire a entendu des vertes et des pas mûres.
La liste des exemples reste longue. La question qui se pose d’elle-même reste celle de savoir, s’il n’est pas temps de revoir le mode du choix des maires. Ces derniers sont l’expression directe de la volonté des citoyens. Le mode de scrutin, liste sous l’égide d’un parti politique ou liste indépendante, permet à des incompétents de se retrouver responsables.
N’est-il pas plus audacieux, d’aller vers l’élection d’une personne qui aura à choisir ses seconds. Les postulants à cette responsabilité mettent toujours en avant, une personne susceptible de récolter le maximum de voix, le reste de la liste n’étant que des «bouche-trous». Une fois investi de la responsabilité, «le choisi» se retrouve au milieu d’une assemblée majoritairement incompétente et en face d’une administration qui ne rate aucune occasion pour diminuer le pouvoir de l’élu par le biais des chefs de daïra, un poste qui n’a aucune raison d’être, si ce n’est pour signer deux ou trois documents administratifs.
Lors d’une récente sortie du premier responsable de la wilaya dans la commune de Taghzout, daïra de Haizer, pour constater les dégâts des dernières intempéries, l’assistance a eu à constater concrètement la bipolarité des responsabilités. Un élu de cette région a interpellé le wali au sujet de quelques habitations fissurées par un glissement de terrain. La réponse du wali a été claire et nette: «Proposez-moi une solution et on ira ensemble vers sa concrétisation.»
Point de réponse de l’élu. Dans les pays où le maire reste le premier magistrat de la ville, on n’attend pas la présence du wali pour soulever pareil problème, on le règle. Feu Boumediene disait: «L’homme qu’il faut là où il faut.» De nos jours, tout le monde sait faire le procès de l’autre, rejeter la responsabilité sur l’autre, mais personne ne sait assumer la sienne.
Le citoyen qui reste la seule victime dans ce marasme, recourt alors à la rue, à la fermeture des institutions, des actes dincivisme. La police est là pour rétablir l’ordre.