Oran, dans le quartier populaire d’El Hamri, A.S une proxénète âgée d’à peine 26 ans, a été enrôlée par un réseau de trafic de faux billets agissant sur l’axe Maghnia-Oran-Alger.
Mission : transporter une grosse quantité de faux billets d’Oran à Alger. Une escorte sûre et moins dangereuse pour le réseau qui l’a intégrée afin de tromper la vigilance des services de sécurité, notamment aux points de contrôle. Une autre proxénète, N.N., originaire également d’Oran et âgée de 22 ans, a été recrutée par un réseau de trafic de téléphones mobiles. Sa mission : veiller à ce que la marchandise arrive aux clients.
Délinquance d’un genre nouveau sous nos cieux : des femmes proxénètes. Aujourd’hui, plusieurs réseaux de trafic en tous genres recourent à ce nouveau phénomène pour atteindre leurs objectifs. Selon plusieurs sources sécuritaires, les chefs de bande recrutent ces femmes proxénètes dans les salons de thé, les boîtes de nuit et les milieux de la prostitution. La tâche est tellement facile pour ces réseaux qui arrivent sans aucun souci à convaincre ces femmes de s’engager dans le trafic, d’embrasser ce nouveau «métier» et d’amasser une véritable fortune. Elles sont des centaines déjà à avoir choisir ce créneau très rentable, ajoutent nos sources. A Oran, elles se comptent par dizaines. Mais la vigilance et les enquêtes menées par les services de sécurité ont permis d’identifier plusieurs d’entre-elles et de procéder à leur arrestation. La Section de recherches de la Gendarmerie nationale d’Alger, lors d’une de ses missions à Oran, a identifié la nommée A.S âgée de 26 ans et demeurant dans le quartier populaire d’El Hamri. Elle a été engagée par un réseau spécialisé dans le trafic de faux billets de 1 000 DA. Sa mission est simple : escorter l’un de ses complices à bord d’un luxueux véhicule de type 4×4. Elle avait escorté à plusieurs reprises son complice pour acheminer des dizaines de millions de centimes en fausses coupures de 1 000 DA. Mais son parcours à pris fin avec son arrestation par la Section d’Alger, après un mois d’enquête sur son réseau. A.S était en compagnie d’un certain trafiquant de faux billets, le nommé L.I âgé de 44 ans. Natif d’Oran également, il avait emmené avec lui cette proxénète afin de tromper la vigilance des services de sécurité mobiles sur les routes et tenter de passer les points de contrôle. En possession d’une forte somme en faux billets, 80 millions de centimes en fausses coupures de 1 000 DA, cette proxénète et son complice ont été interpellés par les gendarmes. Le réseau de trafic de faux billets employait la ruse, vu que plusieurs sommes en faux billets ont été livrées sans aucun «incident» grâce à cette femme, membre de la bande. Interrogés, les deux membres ont avoué que les sommes d’argent en fausses coupures de 1 000 DA provenaient de Maghnia, Tlemcen. Ils avouent également avoir rencontré à plusieurs reprises les deux «fournisseurs» de Maghnia, les nommés, R.D âgé de 39 ans et O.M âgé de 30 ans.
A 22 ans, elle est «convoyeuse» de mobiles
Les réseaux utilisent également des femmes proxénètes pour transporter de la drogue et des marchandises qui se chiffrent en milliards. C’est le cas de N.N, âgée d’à peine 22 ans. Originaire d’Oran, elle était chargée par son groupe d’escorter le convoi «bourré» de milliers de téléphones portables de marques Samsung et Nokia, et autres accessoires de téléphonie, pour un montant de près 7,5 milliards de centimes. Un véritable «butin de guerre», puisque ces téléphones mobiles sont introduits illégalement du Maroc pour être écoulés à Alger, eldorado des trafiquants en tous genres. Fort heureusement, la vigilance des gendarmes d’El Abadba (Aïn Defla) a permis d’éviter le pire. Ils ont intercepté le convoi qui comprenait deux véhicules, dont l’un était conduit par la femme proxénète et son complice. Cette affaire remonte à quatre jours seulement. A El Abadla, la section de sécurité et d’intervention de la Gendarmerie nationale a procédé à l’interception du convoi avec à son bord trois personnes appartenant à un réseau international, parmi lesquelles une femme proxénète. La mission de ces trafiquants était d’acheminer 1 660 téléphones portables et leurs accessoires, à savoir 1 000 batteries de recharge et 1 000 kits main, pour une somme, estimée par les gendarmes à près de 7,5 millions de centimes. Lors des opérations de fouille des trois membres de ce réseau, les gendarmes ont découvert une autre somme en possession de la proxénète, estimée à plus de 33 millions de centimes. En effet, selon l’enquête, les deux véhicules utilisés par le réseau venaient d’Oran et se dirigeaient vers Alger où des clients l’attendaient. Le propriétaire de ces téléphones mobiles, un certain M.L, avait enrôlé la proxénète afin d’être sûr que la marchandise passe ans «incident» les barrages fixes des services de sécurité. D’ailleurs, grâce au rôle joué par cette fille (recruté dans un salon de thé à Oran), ce réseau avait déjà acheminé plusieurs marchandises vers Alger. Cette dangereuse bande établie à Oran, et en activité à la frontière ouest du pays, notamment à Maghnia, avait des liens avec d’autres réseaux de trafic établis au Maroc. Le réseau d’Oran réceptionne les téléphones portables auprès des réseaux de trafic marocains et la transaction est toujours faite à la frontière algéro-marocaine. Une fois la marchandise réceptionnée, M.N la transportera de la frontière ouest vers la ville d’Oran. M.N avait un complice qui lui prêtait main forte à chaque opération de réception de téléphones mobiles auprès des contrebandiers marocains.
Par Sofiane Abi