Elles transfèrent sans retenue des milliards de dollars, La razzia des banques étrangères

Elles transfèrent sans retenue des milliards de dollars, La razzia des banques étrangères

Que fait la Banque d’Algérie?

«C’est la Banque d’Algérie qui ne joue pas convenablement son rôle», accusent à l’unanimité les spécialistes de la finance.

Complicité de la Banque d’Algérie? Défaillance du cadre juridique ou tout

simplement laisser-aller des acteurs chargés de veiller au bon fonctionnement de l’économie nationale? Ces questions méritent d’être posées quand on constate la facilité avec laquelle les banques étrangères installées en Algérie- de droit algérien- pompent sans retenue

et sans inquiétude l’argent du contribuable.

Ces institutions financières opèrent une véritable razzia sans être inquiétées. Pour ce faire, ces institutions financières utilisent un procédé simple mais qui rapporte des centaines de millions de dollars et d’euros.

La technique consiste à majorer au client algérien le taux de la devise que ces banques ont achetée à la Banque d’Algérie. En d’autres termes, elles prennent une marge comme si on achetait de la devise au marché parallèle de Port Saïd.

Explication: ces banques achètent de la devise (euros ou dollars) à la Banque d’Algérie (BA) selon un taux de change fixé suivant le cours de la journée. Elle vendent ensuite cet argent au client algérien pour des opérations d’importation mais avec un taux de base différent. Elles majorent ce taux de quelques centièmes. Pourtant, la loi ne les autorise pas à faire cette opération, c’est-à-dire surfacturer le coût de la Banque d’Algérie.

A titre d’exemple, le dollar acheté à la BA avec un taux de change de 74.9041 et revendu au client avec un taux de 74.9191, soit une majoration de 0.015 qui, à première vue paraît insignifiante. Mais quand on sait que les importations algériennes sont en moyenne de l’ordre de 40 milliards de dollars par an, on saisit alors l’ampleur de cette majoration. Un simple calcul d’écolier fait ressortir que les sommes engrangées par ces banques avoisinent les 2 milliards de dollars!

Une somme qui aurait put servir à construite des milliers de logements dont ont grandement besoin les citoyens algériens, à crer des centres de formation pour les milliers de jeunes sans qualification ou à d’autres opérations pour le bien du citoyen Que demander de plus? Ces banques ont trouvé un gisement financier et qui ne comprend pas de risques. En effet, avec des opérations du commerce extérieur, elle gagnent plus d’argent en un temps record que de prendre le risque d’investir dans d’autres créneaux.

De sources crédibles, on a appris que le Premier ministre Abdelmalek Sellal, aurait saisi son ministre des Finances et attiré son attention sur cette question. «Les banques étrangères de droit algérien ne doivent pas majorer le taux de change de la Banque d’Algérie» aurait recommandé M.Sellal au département de Karim Djoudi.

Mais qui est responsables de cette situation? «La Banque d’Algérie ne joue pas convenablement son rôle», accusent à l’unanimité les spécialistes de la finance internationale. Face à ces graves dépassements, la BA demeure ostensiblement passive. Pas de réaction, pas de contrôle et de suivi de la devise accordée aux banques étrangères.

En d’autres termes, pourquoi n’assume-t-elle pas son rôle d’autorité et de contrôle? Résultat: les détournements d’argent sont légion dans le pays. «C’est le Conseil de la monnaie et du crédit qui a la charga de cette mission» ajoutent les mêmes experts. Mais curieusement, ce conseil ne réagit pas! Ces milliards de dollars échappent ainsi au Trésor public.