Les services de la Gendarmerie nationale reçoivent, au quotidien, des plaintes des victimes. Entre 16 et 20 cas/jour ; la violence contre les femmes devient inquiétante.
L’année 2012 a connu une sensible augmentation au regard des chiffres avancés par les services de la Gendarmerie nationale, à la veille du 8 Mars, fête de la femme. Une fête, au plan commémoratif, une défaite, et sans jeu de mots, au plan évolutif. Avec plus de 6 000 cas de violence, soit 16 à 20 cas/jour, il y a de quoi tirer la sonnette d’alarme.
Entre menaces, affres quotidiens, divorces forcés, mariages nécessaires et/ou contraints, cette partie entière de la société continue d’évoluer dans un milieu hostile à bien des égards, au grand dam de la famille et des valeurs humaines. Il faut dire que les services de sécurité, contrairement aux années précédentes, reçoivent des dizaines de plaintes des victimes qui ont décidé de briser le mur de la peur contre des maris dangereux, des pères autoritaires, ou encore des collègues de travail harceleurs. Des agressions verbales aux agressions physiques, le rapport de la GN en dit long : la femme est battue au quotidien.
Au plan des régions qui illustrent cette dégradation de statut et de l’avancée des inégalités, Alger, la vitrine de l’Algérie, est classée en tête du sinistre avec 449 cas, suivie de la wilaya d’Oran avec 426 cas. Autrement dit, les grandes villes, censées être à l’avant-garde des valeurs et des droits, donnent le plus mauvais exemple aux Algériens. Cela va sans dire que la violence dans les régions réputées pour leur conservatisme, comme Ghardaïa, Aïn Defla ou encore Illizi et Tindouf, connaissent des cas de figure, mais avec une nette diminution. Toutefois, les services de sécurité ne communiquent que les cas constatés, traités et traduits devant la justice. Autrement dit, et sans se voiler la face, le chiffre des 6 000 femmes ne représente que la partie émergée de l’iceberg.
La violence physique occupe le devant avec 64% des cas traités, notamment les femmes mariées et les femmes au chômage. En effet, 2 681 femmes mariées ont osé déposer des plaintes pour violences caractérisées, notamment coups et blessures volontaires, suivies des célibataires (2 507 cas) qui ont été, pour la plupart, victimes d’agressions sur la voie publique par des inconnus, des voisins, dans les milieux familial et professionnel.
Aussi triste, même les veuves n’échappent pas au phénomène.
En ce sens, la GN signale 401 cas, ce qui est effarant et démontre à quel point l’agresseur n’a aucune limite, et ce, au nom du ridicule principe de la “supériorité” et de la “dominance”. Et si les femmes au chômage représentent 64% des cas, soit 3 726 des femmes battues et agressées, les étudiantes et les fonctionnaires ne sont pas épargnées avec, respectivement, 837 et 821 cas ! Ceci étant dit, il faut noter que 430 femmes employées ont également osé déposer des plaintes pour violence. En plus des problèmes d’ordre conjugal et familial, la violence prend son essence, surtout dans les lieux publics, dont le harcèlement sexuel, les vols, l’irrespect et autres dépassements jusqu’ici inexpliqués, certes, mais passibles de justice et de prison.
F B