Il s’agit des dettes des entreprises étatiques, celles de promotion et de gestion immobilières et des agriculteurs.
Le Trésor a procédé durant la dernière décennie, sur plusieurs périodes, au rachat des créances non performantes détenues par les banques publiques sur leurs clients notamment les entreprises étatiques, celles de promotion et de gestion immobilières et les agriculteurs. Rien que pour l’exercice 2012, le Trésor public a racheté les créances qu’ont détenues les banques sur leur clientèle pour un montant total de 105 milliards de dinars. Plus de 56 milliards de dinars constituent les dettes contractées par les entreprises de promotion immobilière et 42 milliards de dianrs représentent celles des entreprises privées.
Ce montant avait dépassé 130 milliards de dinars en 2011 dont 100 milliards de dinars enregistrés au sein des entreprises publiques en activité. Ce qui porte la somme globale de rachat pour les deux dernières années 2011 et 2012 à plus de 235 milliards de dinars, soit un taux de 0,77% du produit intérieur brut (Pib). Par ailleurs, le Trésor a réalisé des opérations de restructuration des banques relevant du secteur public. Le rapport de la Banque d’Algérie (BA) sur l’évolution économique et monétaire au titre de l’année 2012 indique que l’État propriétaire a concrétisé une mise à niveau des fonds propres des banques publiques. Celles-ci ont été dotées ainsi de fonds propres additionnels afin de leur “permettre de répondre à la réglementation prudentielle en matière de ratio de solvabilité et de division de risques”, souligne le rapport. Cette action a coûté au Trésor la bagatelle de près de 239 milliards de dinars. Une enveloppe de “107,7 milliards de dinars a été versée cash alors que 131 milliards de dianrs en titres participatifs”, explique-t-on. Autre action effectuée par le Trésor a trait à la prise en charge des pertes de changes et les différentiels d’intérêt supportés par les banques au titre de remboursement des emprunts extérieurs mobilisés pour le soutien de la balance des paiements au cours de la décennie 1990. Les décaissements prélevés sur fonds d’assainissement ont été évalués à 168 milliards de dianrs pur les pertes de changes et 27 milliards de dianrs pour les différentiels d’intérêt.
“Croissance rapide des crédits à l’économie”
Cela étant, en dépit de la poursuite de la forte expansion des dépenses budgétaires pour la deuxième année consécutive et le déficit global corrélatif, la position financière de l’État en tant que créancier net vis-à-vis du système bancaire demeure “très appréciable, comme en témoigne l’encours global des avoirs du Trésor auprès de la BA, composés du compte courant et du Fonds de régulation des recettes”. Les dépôts du Trésor auprès de la BA ont dépassé, selon le bilan de la BA, les 5 700 milliards de dinars à fin 2012 ; ce qui équivaut à plus de 36% du Pib. En conséquence, l’un des principaux déterminants de l’expansion monétaire en 2012 est le fort rythme de progression des crédits à l’économie estimée à 15,3% contre 14% en 2011.
À la fin de la dernière année, les prêts bancaires accordés aux entreprises privées s’élevaient à 1 947 milliards de dianrs contre 1 683 milliards de dianrs à fin 2011.
L’objectif était de voir les crédits alloués au secteur privé, y compris les ménages excèdent l’encours des prêts attribués au public. Le taux de croissance moyen de crédits à l’économie a été, affirme-t-on dans le document de la BA, “nettement supérieur au taux de croissance de l’économie réelle hors hydrocarbures”.
Les crédits accordés au privé se sont stabilisés à environ 23% du Pib hors hydrocarbures, et ce, pendant et après le dernier choc extérieur de 2009. “Ce qui confirme le caractère soutenu de l’expansion des crédits au secteur privé en comparaison à plusieurs pays émergents et end développement qui ont subi les effets de la crise financière et économique mondiale”, explique la BA. Une telle avancée, relève la Banque centrale, place l’Algérie dans le groupe des pays émergents et au sein de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (Moan), “à croissance rapide du crédit sans que le pays n’ait recours aux sources de financement extérieur depuis l’avènement de la crise financière internationale”.
B. K