La société Amarante, une société de droit français, a obtenu exceptionnellement le droit d’exercer directement des activités de contrôle à l’aéroport d’Alger au profit de la compagnie Air France.
Amarante y supervise les activités de contrôle, dont la mise en œuvre est déléguée à une entreprise algérienne. C’est sa responsabilité qui est engagée en cas de difficulté. Elle est l’une des nombreuses sociétés françaises autorisées à exercer en Algérie. Ce sont des entreprises de services de sécurité et de défense (ESSD)
D’ailleurs, deux députés Christian Ménard de l’UMP, et Claude Viollet, du PS, se sont rendus à plusieurs reprises en Algérie durant l’année 2011 pour tenter d’obtenir des officiels algériens l’autorisation pour l’implantation de sociétés militaires privées en Algérie qui emploient exclusivement d’anciens militaires.
Le rapport que ces deux députés ont produit il y a quelques jours mentionne d’ailleurs une expérimentation en cours en Algérie, pour la protection d’enceintes diplomatiques. Le rapport indique également que la plupart des entreprises françaises investissant en Algérie confient à des prestataires spécialisés le soin de leur établir une étude de vulnérabilité. Au-delà, note encore le document, elles optent souvent pour des prestations d’accompagnement et pour le recrutement d’un personnel en charge de superviser les équipes locales de sécurité.
Car le droit algérien ne permet pas à des sociétés de sécurité étrangères d’exercer ce métier. Pour être représentées, les sociétés françaises ouvrent des bureaux avec un partenaire local et délèguent généralement une ou plusieurs personnes pour conseiller le directeur sur les questions de sécurité.
Un prestataire algérien est recruté le plus souvent en suivant l’avis de cette société et celui des services spécialisés algériens dont elle est l’interlocutrice. Il veille sur la qualité de la formation des agents mis à disposition et est en charge des relations avec les forces de sécurité.
Ainsi, du 25 au 27 juin 2011, plusieurs responsables de la sécurité française ont fait le déplacement en Algérie, parmi lesquels Paul Rousselot, responsable de la sécurité du site Lafarge d’Oran, de Thierry Guilloux, responsable logistique du site Lafarge de Bab-Ezzouar de Grégory Mallet, responsable d’exploitation du site RATP El-Djazaïr d’Hussein Dey, de Jean-Jacques Besson, chef d’escale Air France, de Philippe Bardelli et Marc Vinter, représentants d’Amarante auprès de l’escale Air France, de Didier Laplagne, responsable sécurité GEOS, de Dominique Delahousse, directeur d’Ibis Algérie, d’Henri Knorst et de Jean-Michel Bourguet, sociétés Stirling et Risk&Co, de Diégo Colas, ministre conseiller de l’ambassade de France à Alger, de Frédéric Melmoux et Patrick Boue, officiers de liaison adjoints DCRI, de Stéphane Paulin, attaché de sécurité intérieur adjoint, de Mme Marie-Madeleine Delabre, consul général adjoint, du capitaine de gendarmerie Andréa Franchi, chef du détachement de sécurité du parc Peltzer et de Pascal Augrain, chargé de mission, direction de la coopération, de sécurité et de défense.
S’il n’y a rien de commun entre les prestations d’ingénierie proposées par les sociétés françaises et l’action, jadis, du mercenaire Bob Denard et ses associés qui ont écumé l’Afrique au début des années 1970 où ils ont participé à plusieurs coups d’Etat, le doute est encore permis. Une dizaine de sociétés militaires privées existent en France. La principale, Geos, compte 480 agents. Ces sociétés privées sont en passe de devenir des acteurs incontournables de la sécurité internationale.
Hocine Adryen