Les femmes au foyer ne veulent plus être en reste. Désormais, elles sont décidées à se faire entendre pour une plus grande considération et un rôle plus important dans la société. Ce qu’elles revendiquent, en somme, c’est avoir 8 heures de travail, 8 heures de loisirs et 8 heures de sommeil.
Titulaires de plusieurs diplômes, des femmes au foyer qui n’arrivent pas à bénéficier des programmes d’aide à l’emploi et accéder à la vie active, se sont regroupées avant-hier au niveau de la wilaya de Boumerdès sans faire trop de bruit. Cette frange de la société se débat encore dans des difficultés insurmontables. «Les politiques mises en œuvre pour améliorer nos conditions de vie pour faciliter notre insertion dans la vie socioéconomique n’ont pas eu de résultats probants», disent certaines d’entre-elles. Les témoignages recueillis auprès de ces femmes au foyer des localités de la wilaya laissent plutôt penser que «rien ou presque» n’est fait par les pouvoirs publics pour répondre à leurs aspirations. Les formations dispensées pour certaines d’entre elles au niveau des centres de formation se sont avérées largement insuffisantes pour changer leur vécu et réaliser leurs ambitions.
La plupart des femmes interrogées se plaignent des difficultés rencontrées pour se faire embaucher après l’obtention de leurs diplômes. Elles sont revenues sur les tracasseries administratives et d’autres contraintes qui les ont empêchées d’avoir un microcrédit pour ouvrir un quelconque projet. Les retards dans l’étude de leurs dossiers par l’Angem sont également évoqués comme une sanction qui ne dit pas son nom.
Face à ces difficultés, ces femmes veulent être mises au même diapason que leurs semblables. «Nous avons droit au même titre que toutes les citoyennes du pays à 8 heures de travail, 8 heures de loisirs et 8 heures de sommeil», disent-elles.
Certaines d’entre-elles n’ont pas trouvé mieux que de retourner dans des centres pour y suivre une autre formation. D’autres soulèvent le problème du manque de locaux commerciaux et d’espaces où elles pourraient vendre les produits qu’elles fabriquent et confectionnent à la maison. Courageuses, ces femmes confient que certaines d’entre-elles ont déposé des dossiers auprès de la Cnac depuis un an pour obtenir un local et un crédit pour l’achat d’un véhicule pour la livraison de gâteaux.
Comme ces femmes, elles sont des centaines qui payent les frais de l’absence de vision et d’une politique leur permettant de revaloriser leur savoir-faire. Le comble, c’est que même celles qui avaient bénéficié de locaux commerciaux, dans le cadre du programme présidentiel avons-nous appris, n’ont pas encore réussi à les exploiter à cause de leur isolement et l’absence d’électricité. C’est le cas de cette femme de Khemis-El-Khechna qui a bénéficié d’un local sans rideau et non raccordé au réseau électrique à Hammadi.
Ou encore cette autre de Zemmouri qui n’a même pas eu la chance de visiter son local à cause de l’isolement du site. Outre cela, d’autres femmes déplorent le manque de moyens matériels au niveau des centres de formation.
R.K