Le vieil Oran n’est plus ce concept désignant la ville à sacrifier sur l’autel du développement local au regard des joyaux architecturaux dont il regorge.
Mieux vaut tard que jamais. Le vieil Oran, Sidi El Houari, connaîtra d’ici peu d’importantes et heureuses mutations. C’est ce que semblent vouloir dire des cadres de l’Office de promotion et de la gestion immobilière en indiquant qu’«une douzaine de vieilles bâtisses seront récupérées après le relogement de leurs occupants». Une telle évidence, expliquent les mêmes sources, est mise en exergue par les responsables locaux qui semblent avoir pris en compte la nécessité de la protection de plusieurs joyaux architecturaux de la ville d’Oran, en particulier ceux du vieil Oran, le quartier Sidi El Houari.
De tels propos ne sont pas un simple point de vue ni encore moins une déclaration de circonstance destinée à la consommation locale. D’autant que des immeubles entiers continuent à se vider de leurs occupants relogés par plusieurs centaines à l’occasion de chaque opération. Des lors, Leurs anciennes habitations connaîtront d’importantes transformations afin d’abriter différents services de l’administration publique. «Elles seront transformées en blocs administratifs et mises à la disposition de l’administration locale», a-t-on indiqué.
Une telle mesure a été, sans trop d’explications, annoncée récemment par le wali d’Oran, Abdelghani Zaâlane à l’occasion du relogement de plusieurs dizaines de familles. Il affirmera que «parmi les 66 immeubles qui seront vidés, 42 seront démolis». «Le reste, a-t-il précisé, sera exploité dans le cadre des projets d’utilité publique».

Livré à son triste sort pendant plusieurs décennies, le quartier Sidi El Houari a vu plusieurs de ses ruelles subir les effets de la nature et de la négligence. Plusieurs dizaines de ses immeubles s’écroulent comme un château de cartes. Le constat des autorités publiques est perceptible dans les rues des Jardins, Philippe, Stalingrad etc.
Toutefois, le vieil Oran n’est plus ce concept désignant la ville à sacrifier sur l’autel du développement local au regard des joyaux architecturaux dont il regorge pouvant faire l’objet d’investissement dans le secteur du tourisme. L’enjeu est de taille vu l’impact dudit secteur sur l’économie nationale en apportant une plus-value importante.
Les pouvoirs publics, ayant enfin pris conscience d’une telle valeur, sont sortis de leur «léthargie» et semblent prendre plusieurs dispositions annonçant d’importantes mesures dans le cadre de la préservation à long terme de l’ancienne ville, deuxième capitale du pays, Sidi El Houari.
Le centre historique d’Oran est désormais un secteur sauvegardé. Une telle mesure a été officialisée par le décret du 22 janvier 2016 paru au Journal officiel en date du 8 février dernier.
Le décret porte sur la création et la délimitation du secteur sauvegardé de la vieille ville de Sidi El Houari, présenté comme un ensemble immobilier urbain homogène, caractérisé par la diversité de son tissu architectural et urbain et par la prédominance de zones d’habitat, qui présente un intérêt historique, architectural, artistique et traditionnel unique et un patrimoine immatériel riche, résultat de la cohabitation de plusieurs civilisations représentatives des époques antérieures qu’a connues cette vieille ville.
Une telle décision vient conforter les férus et les défenseurs du large patrimoine d’Oran qui ont livré une rude et longue «bataille», plaidant à chacune des occasions qui se présentaient, pour la nécessaire mise en place des garde-fous devant accompagner la sauvegarde des sites et monuments historiques en question.