Avec 145 élues au Parlement, la présence de l’Algérienne au sein de l’APN est passée de 7 % en 2007, à 31 % aujourd’hui. Un véritable exploit qui ne peut que réjouir les défenseurs des libertés et des droits de la femme. Cette avancée peut s’expliquer par les quotas de 20 à 30 % qui lui sont réservés sur les listes électorales, dans le cadre des réformes politiques.
A la faveur d’une réforme présidentielle imposant aux partis un quota féminin de 20 à 50% des sièges sur leurs listes sous peine d’être éliminés du scrutin, les candidates à ces législatives n’ont pas été du tout déçues. De profession libérale, de la fonction publique, juristes ou journalistes, les candidates, au nombre de 7 700, sont généralement cadres, habituées à prendre des décisions et à diriger.
Les 145 parmi elles, ayant été élues, s’introduiront directement dans la législation sachant que sur les 1 541 communes que compte l’Algérie, trois femmes sont présidentes d’APC dont celle de Kouba, Saïda Bounab, et candidate à Alger sur la liste FLN, qui avait, à la veille de la tenue des législatives, estimé qu’ «après le dépouillement, la règle de trois sera appliquée et que les femmes auront un nombre de sièges proportionnel au pourcentage».
«Si à Alger le parti a 10 sièges, le quota des femmes étant de 40% dans cette wilaya, il y aura quatre femmes députées», avait précisé la même candidate qui est désormais élue à l’APN. Cette percée des femmes n’est nullement surprenante au vu de l’histoire de la femme algérienne. Cette femme qui n’a pas hésité à se jeter à corps perdu dans la guerre de libération nationale, prenant pour exemple ses glorieuses ancêtres, dont Fathma n’Soumer qui illustre parfaitement le combat de la femme algérienne depuis la nuit des temps.
Un combat qui ne cessera pas dans l’Algérie de l’après 1962. Même marginalisée par les fanatiques islamistes qui ont de tout temps tenté de l’enfermer et de l’empêcher de prendre part à la vie active, la femme algérienne a su braver tous les obstacles.
Faudrait-il noter que l’Algérie est l’un des rares pays arabes (si ce n’est le seul) à avoir une femme au grade de général d’armée ? En politique, cette même femme a dû payer de sa vie son combat pour les libertés et la démocratie . Lors des grandes manifestations, elle était toujours aux premiers rangs.
En dépit de tout, elle s’est toujours imposée dans les rouages du monde politique pour être ministre, chef de parti, sénatrice, députée… Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des Travailleurs, est entrée dans l’histoire étant la première femme du monde arabe à avoir brigué, en 2002, la magistrature suprême.