Elles se réunissent demain en sommet, La menace Daech et le pétrole au menu des monarchies pétrolières

Elles se réunissent demain en sommet, La menace Daech et le pétrole au menu des monarchies pétrolières

Réconciliées avec le Qatar qu’elles accusaient de déstabiliser la région en raison de son soutien aux islamistes, les monarchies du Golfe se retrouvent demain à Doha pour discuter de la persistance de la menace islamiste et de l’impact de l’effondrement des cours du brut, leur principale source de revenus. 

Les questions de sécurité, la chute des prix du pétrole et les relations avec les autres pays arabes, en particulier l’Égypte, dont les turbulences depuis le début du Printemps arabe sont à l’origine d’un conflit sans précédent entre le Qatar et les autres monarchies du Conseil de coopération du Golfe, seront demain au centre des débats de ce sommet de Doha.

En effet, la persistance de la menace Daech et l’impact de l’effondrement des cours du brut, leur principale source de revenus, seront les principaux points à débattre lors de ce rendez-vous, qui devrait permettre aux 6 pays membres de réaffirmer l’influence régionale du Conseil de coopération du Golfe (CCG) dans un contexte d’affaiblissement des chefs de file traditionnels du monde arabe. Pour rappel, la crise avait culminé en mars dernier avec le rappel par l’Arabie saoudite, Bahreïn et les Émirats arabes unis de leurs ambassadeurs au Qatar, qu’ils accusaient de déstabiliser la région par son soutien aux Frères musulmans en Égypte, écartés du pouvoir en juillet 2013 par le chef de l’armée, Abdel Fattah al-Sissi. Selon l’expert Abdelwahab Badrakhan, basé à Londres, “la fin de la dispute a surtout évité au CCG la désintégration et favorisé la tenue, comme prévu, du sommet annuel à Doha”. Il estime que la réconciliation a été motivée essentiellement par la persistance de la menace que représente pour la région le groupe djihadiste État islamique (EI), qui sème le chaos en Syrie et en Irak, aux portes des monarchies du Golfe. Abdelwahab Badrakhan a souligné que “ces monarchies s’inquiètent pour leur sécurité intérieure, ce qui rend nécessaire la coordination de leur coopération sécuritaire”, d’autant qu’elles se sont engagées dans la coalition internationale conduite par les États-Unis contre Daech. Il a mis en exergue le fait que si les monarchies du Golfe ne sont plus divisées sur la crise syrienne, des divergences persistent sur les rapports avec l’Égypte et le rôle régional de l’Iran. Ainsi, alors que les Émirats adoptent une politique d’endiguement de “l’islam politique” qui est, pour eux, à l’origine de l’extrémisme religieux, le Qatar juge nécessaire de “contenir la mouvance islamiste” pour mieux la canaliser. Par ailleurs, un responsable au sein du CCG a indiqué à l’agence AFP que le sommet devrait approuver la mise en place d’un commandement militaire conjoint, qui aurait pour mission de coordonner avec les autres partenaires de la coalition les opérations militaires menées contre Daech. Il y a lieu de rappeler que l’influence régionale croissante de l’Iran chiite, principal rival de l’Arabie saoudite sunnite, a exacerbé les tensions dans la région dans la foulée du Printemps arabe en 2011. À noter également que les monarchies se préoccupent des ouvertures de Washington vis-à-vis de Téhéran, en particulier pour obtenir un accord sur le nucléaire. Les dirigeants des monarchies devraient également évoquer l’impact de l’effondrement des cours du brut, qui ont perdu 40% de leur valeur depuis juin. Leur dégringolade se poursuit depuis la récente décision de l’OPEP de maintenir son niveau de production malgré la surabondance de l’offre. “Pour ces monarchies qui ont constitué des réserves financières de 2 450 milliards de dollars grâce à la manne pétrolière, préserver les parts de marché est devenu plus important que défendre le niveau des prix”, souligne l’expert koweïtien Kamel al-Harmi.

M T

LG Algérie