Elles ne bénéficient pas de leur statut d’entreprises commerciales Les écoles privées revendiquent des avantages fiscaux

Elles ne bénéficient pas de leur statut d’entreprises commerciales Les écoles privées revendiquent des avantages fiscaux

« Il n’y a pas de différence entre une école privée et une boucherie ». Ce constat est fait par le président de l’Association des écoles privées algériennes (ADPA) M. Salim Aït Aimeur, que nous avons rencontré à l’occasion de la kermesse (festival annuel de l’association) organisée ce vendredi au centre international des scouts musulmans à Sidi Fredj .

« Nous sommes considérés comme des commerçants. Nous soumis aux règles du registre de commerce, comme n’importe quel commerçant ou entreprise. Pour autant, nous ne bénéficions d’aucuns des avantages accordés à ces entreprises. Ni en termes d’abattements fiscaux ni en termes de réductions de charges patronales et encore moins de subventions de l’Etat ». C’est la raison pour laquelle le président de l’ADEPA et non moins directeur des Établissements Salim plaide pour la révision des statuts de l’école privée, voire même sa définition.

La porte-parole de l’association verse dans le même sens. Mme Belaïd nous a indiqué que les écoles ne vivent que grâce aux cotisations des parents. « L’on nous reproche la cherté des prestations. Mais il faut savoir que la qualité se paye». Et d’ajouter : « On voit toujours ce que l’on fait entrer dans les caisses, mais ce qui en sort et qui se chiffre en milliards. On ne peut pas sous-payer un enseignant et lui demander de dispenser un enseignement de qualité aux élèves. Ils ont droit à un minimum de vie décente. C’est aussi la meilleure manière de les garder».

A la question de savoir pourquoi les écoles privées préfèrent louer des villas pour abriter les écoles au lieu d’en construire, la directrice du groupe privé Kateb Yacine nous a affirmé que le problème qui se pose est celui du foncier. « Nous ne pouvons pas postuler pour des terrains dans des zones industrielles comme n’importe quelle entreprise, ce serait immoral. » Cela étant, il y a un vrai problème de disponibilité de terrains. Mme Belaïd nous informe que les écoles privées, considérées comme n’importe quelle entreprise économique ou Pme ne peut aucunement postuler à un prêt bancaire. « Il faut présenter des garanties que nous n’avons pas ». Et notre interlocutrice de citer l’expérience qu’elle a tenté avec la CNEP. « J’y suis allée pour demander un prêt. On m’a répondu qu’il fallait que le terrain soit à mon nom. Vous constaterez de vous-mêmes les difficultés auxquelles nous sommes confrontées ». La porte-parole de l’ADEPA renchérit en précisant qu’il était plus intéressant pour les établissements privés d’avoir leurs propres infrastructures «au lieu d’être soumis au diktat des propriétaires de villas qui à un mois de l’expiration du bail, nous exige une augmentation de loyer sous peine de nous mettre dehors. Autant dire que c’est le couteau sous la gorge qu’on nous met».

Pour le président de l’ADEPA, une école étatique ou privée doit être considérée d’utilité publique. « Parce que nous ne produisons pas des boîtes de conserves, mais nous formons des élèves pour les universités algériennes».

Abordant la qualité de l’enseignement, nos deux interlocuteurs nous ont affirmé que l’objectif premier des écoles privées est justement d’améliorer la qualité de l’enseignement, mais aussi former les hommes de demain avec des outils didactiques. «Dont nous manquons beaucoup », affirme Mme Belaïd. Et d’ajouter : « Nous avons été dans plusieurs pays, dont la Finlande, pour voir comment est dispensé l’enseignement dans les écoles primaires. « C’est la même méthode en fait qui est appliquée partout. La différence réside dans la manière de le faire, d’inculquer à l’enfant les connaissances».

Revenant sur le volet économique et financier, les responsables de l’ADEPA affirment que l’argent récolté lors de la kermesse servira à la formation de 150 enseignants à partir du 22 juin de l’année en cours. Pour ce festival de l’ADEPA où les droits de l’enfant étaient le maître-mot, outre les travaux manuels des élèves, les parents ont été mis à contribution. A travers la confection de gâteaux, de plats traditionnels, etc., vendus pendant la journée. « C’est dire que nous nous finançons en comptant sur la solidarité des parents et quelques sponsors.

En tout état de cause, les écoles privées, membres de cette association, comptent beaucoup sur la nouvelle ministre de l’Éducation nationale pour les aider.

Faouzia Ababsa