Elles minent le citoyen et empoisonnent son quotidien,Les pesanteurs de la bureaucratie

Elles minent le citoyen et empoisonnent son quotidien,Les pesanteurs de la bureaucratie

Dans les sociétés occidentales, la nature des bureaucraties est différente compte tenu de l’autonomie substantielle des institutions individuelles.

La bureaucratie est un phénomène universel. Aucun pays dans le monde n’en est exempt.

Aucun système politique n’en est exonéré, mais toutes les bureaucraties ne se ressemblent pas, bien sûr. Il y a des nuances d’un pays à l’autre. On prétend que la France, de l’avis même d’experts français, est le pays le plus bureaucratique d’Europe. Et pourtant dans les faits, il est le moins «pollué» d’Europe.

En comparaison avec notre pays, les lenteurs de l’administration en France sont à diviser par 5, voire par 10. Un exemple très simple et très concret vous en donnera une idée. Un passeport est établi dans notre pays entre 30 jours minimum et 6 mois maximum. À Paris comme en Province, le même passeport est établi entre 6 jours minimum et un mois maximum. Même chose pour l’obtention d’une carte d’identité nationale. Quels que soient les documents souhaités, ils sont délivrés en France dans de très rapides délais, exception faite évidemment des cartes de séjour. Ce qui n’empêche pas les Français de râler, car c’est une seconde nature chez eux. Il est vrai que la généralisation des micro-ordinateurs à la maison ainsi que de l’Internet leur facilite énormément la tâche. Ils peuvent, en cliquant simplement sur leur souris, entrer directement en contact avec n’importe quelle administration de leur pays ou de leur commune et demander le papier désiré. Le résultat est quasi immédiat. Le meilleur exemple a été rapporté par la presse française qui a réalisé une longue enquête sur les tracas de l’administration. Un Lyonnais de passage à Paris a demandé par le biais d’un sms aux services d’état civil de sa municipalité un extrait de naissance de toute urgence. De retour chez lui, deux jours plus tard, il trouve le document placé dans un pli à l’intérieur de sa boîte aux lettres. Nous sommes loin d’atteindre ce niveau. Pour le même document chez nous, le citoyen lambda doit se munir de sa carte nationale, son livret de famille et se farcir, à l’annexe communale de son quartier, une chaîne de plusieurs heures. Lorsque le document est établi et dûment signé par le responsable en charge du service, monsieur lambda est à peu près sûr de trouver une ou deux fautes de frappe dans l’orthographe du nom ou des prénoms. Zoheir, par exemple, devient Zoubir. Les choses se compliquent et se corsent lorsqu’on sollicite auprès de l’administration un extrait de naissance original. Là, l’on apprend que seule la mairie du chef-lieu le délivre. Les chaînes ici commencent à l’aube, après la prière du Fadjr. Certaines queues dépassent les 100 mètres à 11h. Il est même arrivé que des citoyens monnayent leur place en tête de file. Les antennes municipales qui n’établissent pas ce genre de documents, peuvent l’obtenir après plusieurs mois d’attente. Un récépissé numéroté est alors délivré au demandeur qui doit passer tous les matins en faisant la chaîne pour vérifier si le document a été réceptionné. Cela peut durer deux à trois semaines.

I.Z