Elles exigent le maintien d’une forte présence militaire à Tiguentourine BP et Statoil renâclent à revenir

Elles exigent le maintien d’une forte présence militaire à Tiguentourine BP et Statoil renâclent à revenir

Mohtar Belmokhtar est officiellement inculpé, depuis vendredi, aux Etats-Unis, pour l’attaque du complexe gazier de Tiguentourine (In Amenas), en janvier dernier et qui avait fait 38 morts de 10 nationalités.

Il est poursuivi notamment de «complot visant à apporter un soutien à Al-Qaïda et Aqmi, complot de prise d’otages, enlèvement de personnes protégées internationalement, et complot visant à utiliser une arme de destruction massive», selon le procureur fédéral de ‘Manhattan Preet Bharara’.

L’impact économique de cet acte terroriste sur l’Algérie qui s’est traduit par le retrait des personnels de British Petroleum et de Statoil, est loin d’être résorbé.

Les efforts de Sonatrach, reconnus d’ailleurs par les deux compagnies étrangères, ne leur semblent pas suffisants pour décider du retour du personnel évacué, il y a six mois, après l’attaque terroriste.

LG Algérie

L’une des dernières mesures prises par l’Algérie consiste en la création de plates-formes d’atterrissage pour petits avions afin de pouvoir transférer directement les personnels de Hassi Messaoud vers la base de Tiguentourine.

Cela serait de nature à éviter les transferts par bus de Tiguentourine vers l’aéroport d’In Amenas et d’éliminer le risque d’attaque. Il faut rappeler que l’attaque terroriste contre Tiguentourine a débuté par un raid contre un bus transportant des employés étrangers vers l’aéroport. La mesure répond à une des «failles» de sécurité relevées par les deux entreprises étrangères.

DES «GARANTIES EN ACIER»

Le travail de réalisation des plates- formes se mène à un rythme accéléré, les autorités algériennes souhaitant un retour de BP et Statoil, au plus tard, en septembre.

La base gazière ne fonctionnerait actuellement qu’avec un seul train de production pour une production de 7 millions de m³/j, alors que la production de croisière est de 30 millions m³/j. Le retour à une production optimale à la base gazière de Tiguentourine est d’autant plus important qu’elle représente 18% des exportations du pays.

Pour l’Algérie, le site est hyper-sécurisé désormais et ne justifie pas les réticences de BP et ses exigences sur des domaines qui relèvent de la souveraineté nationale. Mais les deux compagnies qui ont perdu des employés dans les attaques élèvent, très haut, la barre et exigent des «garanties en acier» avant le retour de leurs employés.

Statoil a même créé une structure autonome après l’attaque de Tiguentourine qui travaille sans interférence avec les soucis économiques. Le porte-parole du groupe norvégien, Baard Glad Pedersen, vient de réitérer que «le retour des employés de Statoil dépend de la mise en place des mesures de sécurité nécessaires».

De manière assez diplomatique, le porteparole de Statoil laisse entendre que tout n’est pas au point. «Nous avons une bonne relation de coopération avec les autorités algériennes. Elles ont elles-mêmes mis en oeuvre plusieurs changements à la sécurité autour de nos sites. Nous sommes avec BP en dialogue avec elles sur la façon d’approfondir nos discussions».

ON VEUT DES SOLDATS !

De son côté, le porte-parole de British Petroleum, Robert Wine a souligné que sa compagnie «est engagée en Algérie, mais nous avons besoin d’assurances pour la sécurité de tous sur le site». Sur ces questions et depuis de longs mois, il existe une sorte de dialogue de sourds entre les autorités algériennes, qui estiment avoir satisfait toutes les demandes, en matière de sécurité, et le groupe BP.

Selon Reuters, qui cite des «sources proches» de BP et de Statoil, les deux compagnies veulent avoir des assurances que les troupes militaires déployées, actuellement, dans la zone de Tiguentourine soient maintenues sur place. «Nous voulons être sûrs qu’un nombre élevé de soldats soit maintenu quand nous retournerons là-bas» a déclaré une de ces sources.

Quand la base gazière de Tiguentourine reprendra sa production de croisière ? Les autorités algériennes souhaitent que cela soit en septembre prochain mais des spécialistes pensent que cela ne sera pas le cas avant le début 2014.

Salem Ferdi