Cette attaque est intervenue en représailles à l’arrestation, en fin d’après-midi de la même journée, d’un malfrat recherché pour plusieurs délits.
Au lendemain de l’horrible assassinat d’un jeune de 26 ans, perpétré par trois frères au quartier Lauriers-Roses, un gang de la vieille ville (place d’Armes) fort d’une cinquantaine d’éléments armés jusqu’aux dents, de sabres et autres bombes lacrymogènes, s’est attaqué dans la soirée de samedi à dimanche, à des dizaines de familles attablées sur l’esplanade du cours de la Révolution, la plus importante place publique d’Annaba.
Nous apprenons que de nombreuses personnes ont été agressées et dépouillées de leurs objets de valeur lors de cette “descente maffieuse”. Des scènes d’un autre âge, rapportent des témoins oculaires : terrorisés, des femmes et des enfants, dont certains ont été blessés, ont couru dans tous les sens.
Cette invasion s’est soldée aussi par le saccage de nombreux véhicules en stationnement sur les lieux. Selon nos sources, cette attaque est intervenue en représailles à l’arrestation, en fin d’après-midi de la même journée, d’un malfrat recherché pour plusieurs délits. Hier, dans l’après-midi, la vieille-ville a été totalement bouclée par un impressionnant dispositif sécuritaire à la recherche des membres du gang ayant participé à “l’assaut” contre de paisibles citoyens. En plus, le phénomène des gangs, à Annaba, inquiète à plus d’un titre.
Ces bandes de voyous, dignes de sectes, gangrènent la Coquette et nous assistons aujourd’hui, le moins que l’on puisse dire, au “printemps des gangs de voyous…”. Alors que constatons-nous ? Un déchaînement de violence jamais signalé. L’on est arrivé même à agresser une femme, la soixantaine d’âge, SDF et malade mentale de surcroît. Et si ce n’était la promptitude d’un groupe d’hommes, la malheureuse était vouée à subir les pires sévices que puisse connaître une femme. Rappelons que la première bande de malfrats a vu le jour à la cité côtière Sidi-Salem. Ce quartier est considéré à juste titre comme étant l’un des plus chauds quartiers populaires et populeux d’Annaba, d’ailleurs légendaire par son bidonville remontant aux fameuses Sections administratives spéciales, communément plus connues sous l’appellation sinistre de SAS, le dernier qui existe encore dans le pays.
Les rixes entre bandes rivales se sont multipliées ces derniers temps et ont atteint un degré de violence inégalé. Pour la circonstance, les membres de ces bandes opèrent en meutes. Ils se déplacent en force (le nombre dépasse parfois les 40 éléments) d’un quartier à un autre pour imposer leur diktat. Pour la seule semaine dernière, deux violentes bagarres ayant fait plusieurs morts sont venues rappeler à la population locale la triste réalité de l’insécurité qui prévaut dans la cité.
“C’est vraiment dommage pour une ville de la trempe d’Annaba où aujourd’hui l’on assiste à une stratégie de fuite en avant en matière de sécurité des biens et des personnes. Même la jungle a sa loi, mais dans le cas de la violence à Annaba, nous sommes enveloppés par une véritable nébuleuse et il ne saurait y avoir de vent favorable pour ceux qui ne savent pas où aller. Donc, l’État doit agir avant que la situation ne soit incontrôlable”, est l’avis partagé par tous les habitants d’Annaba approchés à ce sujet.