Le combat pour les sièges de la future APN promet d’être féroce
Cette campagne démarre sur fond de contestation. Les cris dénonçant la fraude se multiplient. Des irrégularités ont été relevées avant même que la campagne commence.
Le coup de sifflet est donné aujourd’hui. Le terrain politique connaîtra pendant quinze jours une intense activité. Quarante-quatre partis vont entrer en compétition pour décrocher un carré au sein de la future Assemblée nationale. Tous les états-majors des partis seront mobilisés sur le terrain. De la base jusqu’au leader politique, tout le cheptel politique participera au festival. L’enjeu de la prochaine élection vaut bien la chandelle. Surtout que tout se décidera durant cette élection. C’est maintenant ou jamais!
Les partis qui aspirent prendre place au pouvoir attendent ce rendez-vous avec impatience. Le combat pour les sièges de la future APN promet d’être féroce. Les partis politiques vont faire dans la démonstration de force. Devant un électorat désintéressé, la tâche est loin d’être facile pour ces partis. Ces derniers ont un délai de quinze jours pour convaincre et vendre leurs idées. Programme politique, affichages, déplacements, toute l’artillerie de guerre sera mise en marche pour capter le maximum de voix.
Cependant, cette campagne démarre sur fond de contestation. Les cris dénonçant la fraude se multiplient déjà. Des irrégularités ont été relevées avant même que la campagne commence. Le premier son de cloche parvient de l’intérieur même de la Commission nationale chargée de la surveillance des élections législatives du 10 mai. Les membres de la commission contestent le comportement du président Seddiki en l’accusant d’agir dans l’illégalité. Ces derniers lui reprochent des faits très graves, entre autres la révision de classement des candidats du parti AHD 54, une procédure strictement interdite. Selon eux, le président de la commission n’en fait qu’à sa tête. Ces derniers comptent même convoquer une réunion pour élire un nouveau président en remplacement de M.Seddiki. Réagissant hier à ces déclarations, le président de la Cnsel a complètement démenti les accusations de ses collègues.
M.Seddiki s’est défendu en renvoyant la balle à ses collègues. «Il y a ceux qui veulent bénéficier davantage de quotas et espèrent profiter de la fraude», a-t-il affirmé en refusant de démissionner de son poste. «Personne ne peut ôter le droit ou la prérogative de proposition à cette commission», a-t-il martelé en défiant tout le monde. Même si le président rejette les accusations, il n’en demeure pas moins que ces propos démontrent réellement qu’il y a un malaise au sein de cette commission.
Chargé de garantir un bon déroulement du scrutin du 10 mai, la commission fait l’objet de tiraillements. Ses membres se rejettent la balle entre eux.
Censée être une équipe sereine qui veille à la transparence des urnes, la commission semble avoir échoué d’avance dans sa mission. Pour preuve, la confiance fait défaut. Ce climat de tension qui règne en son sein n’est guère rassurant pour les partis politiques. Surtout que cette polémique intervient à la veille du marathon électoral. Il faut rappeler que cette commission a connu beaucoup de difficultés depuis le début de sa création.
En plus du manque de moyens, la concertation et l’entente font défaut au sein de l’équipe de M.Seddiki. Il faut rappeler que cette commission a failli disparaître pour manque de moyens techniques. Ce qui inquiète sérieusement les partis politiques. Le patron du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, a établi un constat négatif, quarante-huit heures avant le lancement de la campagne électorale.
Lors d’une réunion avec les têtes de listes du parti, M.Touati a déploré la désorganisation. «Les prochaines élections législatives seront marquées par la désorganisation», a-t-il averti. Le patron du FNA a regretté le fait que l’administration n’ait pas pris en considération les suggestions concernant certains aspects techniques, notamment l’adoption du bulletin unique ainsi que son contenu.
«Nous ignorons si le numéro de nos listes sera un numéro national ou de wilaya. Même chose pour le contenu des listes», a-t-il relevé en guise d’argument. Le parti de Moussa Touati n’est pas le seul à critiquer cette situation. D’autres vont certainement exprimer leur mécontentement quant aux panneaux d’affichage et la répartition des horaires d’intervention sur l’antenne.