Elle s’étalera jusqu’à décembre 2018: Amnesty International lance une campagne mondiale en faveur des réfugiés

Elle s’étalera jusqu’à décembre 2018: Amnesty International lance une campagne mondiale en faveur des réfugiés

Ils sont plus de 21 millions dans le monde à avoir fui leur pays pour des raisons politiques, sécuritaires ou simplement exposés à des violences ou à des conditions de vie dramatiques. Contraints d’entreprendre parfois des périples dangereux, au péril de leur vie pour fuir la misère et la peur, ils se retrouvent, à l’arrivée, souvent dans des conditions intolérables.

Eux, ce sont les réfugiés. Rien qu’en Algérie, on comptabilise un peu plus de cent mille réfugiés qui viennent d’une dizaine de pays, principalement de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique de l’Est. Mais leur quotidien est loin d’être une sinécure. À l’absence d’une meilleure implication des États s’ajoutent la violence et l’absence d’un cadre juridique protégeant leurs droits.

C’est donc pour protéger leurs droits que l’ONG, Amnesty International, a lancé hier une campagne mondiale, sous le slogan “J’accueille, bienvenue”. “Cette protection, qui s’étendra jusqu’à décembre 2018, ne saurait être réelle et effective que s’il y a un partage de la responsabilité par tous les États”, a indiqué la réprésente d’AI en Algérie, Mme Hassina Oussedik, lors d’une conférence de presse organisée à Alger. Selon elle, “la crise des réfugiés empire à cause d’un système inéquitable de répartition des réfugiés entre les États”.

Actuellement, seulement dix États sur 193 accueillent à eux seuls plus de la moitié des réfugiés. “Ces quelques pays sont obligés d’assumer une responsabilité beaucoup trop lourde simplement parce qu’ils sont voisins d’un pays en crise. Cette situation est par nature intolérable (…)”, a-t-elle dit en citant Salil Shetty, SG d’AI, qui a présenté une analyse exhaustive sur la crise des réfugiés dans le monde et dont le rapport a été rendu public hier. Il s’agit donc de mener une campagne en faveur d’un meilleur partage des responsabilités entre les États. “Les États ont l’obligation de s’aider mutuellement pour accueillir les réfugiés ainsi que l’obligation de solliciter et de fournir la coopération et l’aide internationales afin que les réfugiés puissent bénéficier d’une protection internationale”, a expliqué Hassina Oussedik, d’autant que, à se fier aux résultats d’un sondage, 80% des citoyens interrogés sont disposés à accueillir des réfugiés.

Outre “l’augmentation du nombre de places de réinstallation”, AI propose, pour “un meilleur partage des responsabilités”, “l’ouverture de davantage de voies sûres et légales pour les réfugiés”, “l’élaboration d’un mécanisme de partage des responsabilités”, “la garantie d’un financement total, souple et prévisible permettant la protection des réfugiés et un soutien financier important aux pays qui accueillent un grand nombre d’entre eux” et, enfin, “la protection des droits des réfugiés”. “Ce sont les cinq conditions pour un pacte mondial, l’Algérie devrait s’y engager”, a plaidé la représentante d’AI.

Dans ce contexte, elle appelle à une “meilleure protection des migrants, des violences et à traduire les responsables de violence devant les tribunaux”. Elle préconise également l’élaboration d’un cadre juridique national pour garantir les droits des demandeurs d’asile.