Elle s’est tenue hier dans la wilaya de Sétif : Première conférence nationale sur “l’enfant et les dangers de l’internet”

Elle s’est tenue hier dans la wilaya de Sétif : Première conférence nationale sur “l’enfant et les dangers de l’internet”

Selon des spécialistes, la situation est inquiétante en Algérie. Notre nation serait classée parmi les pays à grande délinquance avec la Russie, suivie par les USA, la Chine, la Corée du Nord et le Moyen-Orient.

La première conférence nationale sur “l’enfant et les dangers de la dépendance aux nouvelles technologies (multimédias)”, organisée par la Commission consultative de promotion et de protection des droits de l’homme, en étroite collaboration avec le club scientifique de la wilaya de Sétif, la Forem et l’Observatoire national des droits de l’enfant, a eu lieu, hier, à la salle de conférences de la maison de la culture Houari-Boumediene de Sétif.

Selon le Pr Mostepha Khiati, le nombre croissant d’enfants qui se connectent régulièrement à internet ne cesse d’augmenter. “Le nombre d’internautes est passé de 5000 en 2000 à près de 4 millions en 2014. L’avènement et la prolifération d’internet nouvelle génération dont la G3 et la G4 a facilité l’accès à cette technologie”, dira le conférencier. Et d’ajouter : “Des solutions de contrôle et de protection des enfants des cybercriminels deviennent urgentes”.

Selon des spécialistes, la situation est inquiétante en l’Algérie. Notre nation serait classée parmi les pays à grande délinquance avec la Russie, suivie par les USA, la Chine, la Corée du Nord et le Moyen-Orient. Pas moins de 107 affaires de cybercriminalité ont été enregistrées en 2013 contre 47 en 2012. Les services de sécurité ont traité cinq affaires liées à l’exploitation de photos d’enfants à des fins pornographiques, 28 affaires de diffamation, 21 affaires d’usurpation d’identité et 20 affaires de piratage de sites électroniques, 8 autres d’atteinte aux institutions de l’Etat, 8 affaires de chantage et 12 affaires d’atteinte à la vie privée. L’enquête, menée par des bénévoles durant le mois de mai 2014 et qui a touché 3 085 enfants au niveau de 10 wilayas de l’Est et du Centre, à savoir Alger, Blida,

Boumerdès, Skikda, Biskra, Jijel, Guelma, Mila, El-Oued et Tipasa, a laissé apparaître que 73% des enfants sont âgés entre 9 et 15 ans et 10 % âgés de 15 ans. À cet effet, le professeur Khiati tire la sonnette d’alarme. “Le nombre d’enfants ayant moins de 21 ans est plus important que ceux ayant plus de 12 ans. Le phénomène de rajeunissement est inquiétant et nécessite l’interpellation de tout un chacun”, explique encore le conférencier. L’étude présentée par le Pr Khiati indique aussi que 49% des enfants concernés par l’enquête disent qu’ils ont reçu des propositions et rendez-vous masqués sous des invitations d’amitié.

Par ailleurs, la répartition a laissé apparaître que 58,76% des internautes enfants sont de sexe masculin contre 41,24% de filles. 55,46% des personnes ciblées possèdent des téléphones portables et 62,30% sont connectés à internet à la maison. Le conférencier a insisté sur le rôle que doivent jouer les parents dans le contrôle de leur progéniture. L’enquête montre que près de 60,50% des enfants se connectent seuls à internet à la maison et 60,58 % sont autorisés à aller seuls dans des cybercafés. Selon les enquêteurs, 25% des enfants restent plus de 4 heures devant leurs écrans et 25% à la télévision. “Nous sommes dans une société où plusieurs individus vivent sous le même toit, mais ne se connaissent pas.

Nous assistons à la création de nouveaux individus formés dans un moule fictif où la violence devient virtuelle car elle a été banalisée par internet et les jeux. La conséquence c’est qu’on a assisté en 2011 à 18 crimes de sang perpétrés par des enfants qui étaient accros aux jeux”, dira le Pr Khiati. De son côté, M. Rahmouni, du club scientifique de Sétif, a insisté sur l’importance de concrétiser les recommandations de la journée, dont l’organisation d’une caravane nationale de proximité avec les parents et les enfants afin de les sensibiliser, leur expliquer et du même coup les éduquer, tout en intégrant le système éducatif à cette dynamique.

F. S