Elle serait impliquée dans l’enquête liée à des affaires de corruption avec la Sonatrach : Saipem pourrait de nouveau éclabousser Alger

Elle serait impliquée dans l’enquête liée à des affaires de corruption avec la Sonatrach : Saipem pourrait de nouveau éclabousser Alger

Le groupe italien d’engineering et drilling, Saipem, qui a perdu récemment 5,5 milliards de dollars de sa valeur en Bourse, est toujours sous le coup d’une enquête de la justice italienne concernant des faits de corruption jugés en Algérie.

Il y a deux jours, Saipem a été destinatrice d’une convocation de la part de la police de la Bourse italienne, la fameuse commission de régulation des marchés italiens, communément appelée la Consob.
Cette commission a convoqué les responsables juridiques du groupe pour revenir sur les faits qui ont incriminé soit Saipem, soit l’ancien directeur général Pietro Franco Tali, nommément. Lors du dernier procès  des cadres de Sonatrach, Saipem a été citée à plusieurs reprises dans des magouilles et des pots-de-vin.
Consciente de l’avenir entaché qui l’attend, Saipem a prédit une baisse de 80% de son bénéfice avant intérêts et impôts en 2013 sur ses activités onshore en raison de l’activité réduite et les retards pris dans les passations de marchés au Moyen-Orient, au Nigeria, en Algérie, au Venezuela et en Irak.  Le juge milanais compte remonter la filière pour arriver à la source de l’affaire, en Algérie, à la Sonatrach,
plus précisément. Le géant pétrolier ENI avait confirmé, début décembre, ce qui ne semblait être que des rumeurs : le PDG Paolo Scaroni a décidé de couper les têtes de Saipem, dont précisément celle de l’ancien directeur général Pietro Franco Tali, poussé à la démission le 5 décembre.
La mesure serait liée au scandale qui a touché la compagnie nationale algérienne Sonatrach. Saipem, avec d’autres entreprises étrangères, serait impliquée dans l’enquête en cours devant le tribunal d’Alger.  Selon les rapports d’enquête, le directeur général de Saipem a trempé dans des entourloupes importantes, portant parfois jusqu’à 200 millions d’euros.  Le scandale des affaires de corruption du groupe pétrolier italien Saipem en Algérie, en 2007, impliquait plusieurs des dirigeants de Sonatrach, pour le compte desquels des commissions variant entre 150 et 200 millions de dollars ont été versées pour permettre aux Italiens de remporter les deux contrats relatifs à la construction du gazoduc GK3, un projet qui a rapporté au groupe italien plus de 580 millions de dollars. Saipem est une compagnie italienne spécialisée dans la recherche et les forages pétroliers.
Créée en 1956, elle est intégrée dans le groupe ENI-Ente Nazionale Idrocarburi en 1969. En 2002, Saipem a racheté Bouygues Offshore et confirme sa position de leader mondial dans son domaine. En 2006, Saipem a intégré Snamprogetti, une filiale de ENI spécialisée dans les réseaux gaz.
Fayçal Oukaci