Le moment est historique. Et pour cause ! La République algérienne vient de reconnaître l’un de ses illustres fils : Saïd Mekbel. Journaliste et billettiste de talent, arraché à la vie par la horde sauvage un jour de triste mémoire, le 3 décembre 1994. Et c’est le bureau d’études Synapse architectes de Béjaïa, qui a été retenu pour la réalisation de la stèle. Le buste du journaliste disparu sera, quant à lui, réalisé par l’artisan sculpteur de Tazmalt, Chebbi Mokrane.
En effet, le wali, Hammou Ahmed Touhami, et le président de l’APW de Béjaïa, Mohamed Bettache, ont déposé, hier, la première pierre pour la réalisation de la stèle à la mémoire de Saïd Mekbel, et à travers lui, à tous les journalistes victimes du terrorisme islamiste. Le coût du projet : 10 millions de dinars : une délibération de la précédente APW de Béjaïa. Le Comité mémorial Saïd-Mekbel, composé de journalistes de l’Association des journalistes de Béjaïa (AJB), d’élus et de membres de la société civile, est donc sur le point de gagner son pari relatif à l’élévation de cette stèle.
Il faut dire que le projet avait séduit tous les élus, à leur tête ceux de l’APW. Lesquels ont sensibilisé, à leur tour, le wali de Béjaïa lors du déjeuner offert aux journalistes le 3 mai 2011. Le chef de l’exécutif avait donné son accord et promis d’appuyer le projet. Le président de l’APC de Béjaïa y était, pour sa part, favorable d’autant que le projet allait être financé par le budget de la wilaya. Pour la symbolique, les journalistes avaient tenu à ce que les financements soient publics. Mais le projet n’a pas été un long fleuve tranquille. Il avait accusé beaucoup de retard. Initialement, il devait être réalisé par l’APC de Béjaïa. Conséquence de ce retard. Le wali avait décidé d’écarter du projet les membres de l’exécutif communal et de le confier à l’administration locale d’autant que le terrain avait été dégagé. La Direction des domaines à Béjaïa ayant fait un geste. Elle avait procédé au transfert de propriété du terrain au profit de la municipalité. Pour rappel, l’idée du projet est née le 2 mai 2011. Les journalistes venaient de se constituer en association. Ils voulaient célébrer la Journée internationale de la presse en rédigeant une déclaration afin de participer au débat en cours sur le métier de journaliste, marqué par l’absence d’une organisation à même de défendre ses intérêts moraux et financiers.
Pour la symbolique, ils avaient voulu déposer une gerbe de fleur sur la tombe de Saïd Mekbel et lire la déclaration. Seulement, il avait fallu faire appel au frère du défunt pour retrouver la sépulture tellement elle n’avait aucun signe distinctif. C’est là que Mohamed Bessa, aujourd’hui directeur de com., avait suggéré l’idée de réaliser un buste. Comme les journalistes avaient soumis le projet à débat, il y a eu l’implication de tout le monde, élus, membres de la société civile, etc. “On est passé d’un buste à une place aménagée ; on a tablé sur une délibération de 500 000 dinars, on a eu 10 millions de dinars. C’était inespéré, tellement on ne voulait pas de financements privés bien que beaucoup de patrons étaient prêts à financer le projet”, a rappelé, hier, un confrère.
M. O