C’est fait ! C’est officiel. Le lancement de la 3G+ en Algérie est prévu pour la mi-décembre 2013. L’ex-ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, Moussa Benhamadi, l’avait prévu pour la fin de l’année.
Elle sera disponible pour le 15 décembre. Une avance de quelques jours sur le calendrier du ministre qui s’est planté plusieurs fois en annonçant pour « prochainement » la mise en service de la 3G+.
Les attributaires provisoires des licences de la 3G+ sont connus depuis lundi. C’est un tiercé dans l’ordre. Algérie Télécom mobile (ATM, Mobilis), Watanya Télécom Algérie (WTA, Nedjma) et Orascom Télécom Algérie (OTA, Djezzy).
Ce sont les trois opérateurs de la téléphonie mobile opérant en Algérie qui ont obtenu des licences provisoires pour l’exploitation de réseaux publics de télécommunications mobiles 3G+. Le verdict a été annoncé par l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) en séance publique, lundi dernier.
Un classement dans l’ordre et qui vaut son pesant d’or. Le premier classé est en droit de choisir les wilayas, outre les 4 grandes wilayas (Alger, Oran, Constantine et Ouargla), 15 autres wilayas où il déploiera les fréquences.
Selon, la ministre de la Poste, des Technologies de l’information et de la communication, Zohra Derdouri, l’ordre de classement des opérateurs de téléphonie mobile pour l’exploitation de la 3G a été établi sur la base de critères « objectifs ».
Elle explique, dans une déclaration à la presse en marge de la cérémonie d’attribution provisoire des licences 3G+ aux trois opérateurs de téléphonie que « ces critères objectifs ont tenu compte de plusieurs facteurs, notamment ce qui a été réalisé par ces opérateurs dans le cadre des licences GSM (2e génération), leurs projets par rapport à la 3G, leur déploiement ainsi que les moyens et les investissements qu’ils comptent engager ».
Selon la ministre, « il s’agit de critères étudiés avec beaucoup d’attention par l’Autorité de régulation, chargée de faire l’évaluation de tout ce qui a été présenté par les trois opérateurs de téléphonie mobile en Algérie ».
Dans son discours tenu à l’occasion de la séance publique de déclaration des attributaires provisoires des licences 3G+ ele a souligné à cette occasion, que le gouvernement s’est engagé « résolument », avec le lancement de la 3G+, dans le processus « irréversible » de développement d’une économie numérique fondée sur la connaissance et l’intégration des technologies de l’information et de la communication.
Toutefois, la ministre a assuré que les trois opérateurs seront « présents assez rapidement » dans toutes les wilayas d’Algérie, le cahier des charges prévoyant un processus de couverture de l’ensemble des wilayas en moins de cinq ans, avec au moins un opérateur dans chaque wilaya dans un premier temps. La G3+ sera-t-elle déployée également dans les régions les plus reculées du pays ? La ministre rassure.
Cette fois, les opérateurs « seront obligés de se déployer dans toutes les régions du pays de manière à permettre à tous les Algériens de bénéficier de la 3 G assez rapidement et partout », a-t-elle soutenu, relevant que pour la GSM, « il y avait une concentration dans le Nord ».
Pour la tarification, Zohra Derdouri confie que les coûts sont « décidés par la concurrence » entre les trois opérateurs, ajoutant que l’opérateur offrant les meilleurs services attirera « certainement plus de clients ».
Ce qui ne veut pas dire l’anarchie dans la fixation des prix à laquelle seront tentés les opérateurs de la 3 G+. Elle a averti qu’il y aura un contrôle par l’ARPT concernant les coûts afin qu’ils ne soient pas excessifs.
Les trois P.-dg des opérateurs du mobile en Algérie ont été approchés par les journalistes pour avoir leurs impressions. Ils s’y sont prêtés de bonne grâce.
SAAD DAMMA, P.-DG DE MOBILIS
« Je pense que le client, le marché et les opérateurs ont besoin d’avoir une concurrence loyale. Car parfois, on constate des pratiques peu orthodoxes sans respect de la déontologie. On va dénoncer ces pratiques et avec cette nouvelle technologie qui donne un nouvel air, tout le monde va travailler pour le bien de l’Algérie.
A Mobilis, en plus des efforts que nous fournissons pour notre part du marché, on a un rôle à jouer dans l’économie nationale et on fera tout pour que les choses soient transparentes dans tous les domaines. L’offre technique est plus enivrante que l’offre commerciale.
On a introduit des recours au niveau de l’Arpt. Mobilis sera l’opérateur incontournable Il y aura plusieurs tarifs selon l’utilisation, donc celui qui utilise la 3G pour surfer, ça ne va pas être cher mais celui qui utilise la 3G pour télécharger des volumes des vidéos et autres, ça va être différent.
Ce qui est sûr c’est qu’il y aura deux paramètres importants qui détermineront les tarifs : le nombre des abonnés qu’il faut atteindre rapidement et le développement du contenu local.
Car lorsqu’il y a un contenu qui intéresse les abonnés locaux, il y a aura moins de recours à l’utilisation de la bande passante internationale pour qui il faut payer le prix. Pour le contenu, il n’y a pas que l’opérateur qui doit faire un effort mais plutôt toutes les institutions et entreprises commerciales qui doivent préparer un contenu qui intéresse les clients. Tout le monde doit s’y mettre. »
JOSEPH GED,P.-DG DE NEDJMA
« C’est un grand jour de se voir attribuer la licence d’exploitation de la 3G prouvant que Nedjma est un opérateur qui a attendu depuis longtemps Pour les préparatifs, Nedjma les a déjà entamés depuis longtemps On promet aux abonnés et au marché algérien des surprises à travers les tarifs appliqués, les contenus et services à valeur ajoutée.
Nous allons être les leaders, comme d’abitude. Le déploiement va se faire avec des critères Un déploiement équitable et selon les régions, en couvrant des wilayas du Centre, un peu à l’Est à l’Ouest et dans le Sud. Les trois opérateurs couvriront les wilayas d’Alger, Oran, et Ourgla, les autres seront couvertes par les autres opérateurs selon leur classement.
On n’a pas voulu faire couvrir les wilayas isolées par un opérateur pour instaurer le principe de la concurrence. Le lancement effectif de la 3G va se faire en décembre Pour le coût, le marché est libre et c’est la concurrence qui va le fixer et que le meilleur gagne c’est à dire celui qui propose des services à des tarifs bas aura plus de clients L’autorité va veiller à ce que les coûts ne soient pas excessifs et exagérés et que l’opérateur ne travaille pas à perte. »
VINCENZO NESCI, P.-DG DE DJEZZY
« Je ne peux être que satisfait et reconnaissant des décisions prises à l’occasion de l’attribution provisoire des licences d’exploitation de la 3G. Nous allons faire le nécessaire pour l’installation et la mise à jour de nos réseaux.
C’est une course de fond et non pas un sprint. Je ne suis pas Usain Bolt, je suis plutôt Makhloufi, je préfère être quelqu’un qui gagne dans la durée. Nous allons créer 400 postes de travail dans le cadre de la mise en place de la 3G mais il y aura aussi le développement d’un écosystème, c’est-à-dire que nous allons conclure des accords avec des sociétés de développeurs d’application, des fournisseurs et des installateurs algériens.
On espère avoir 70% de la sous-traitance qui soit algérienne. Les prix seront tels qu’ils permettront aux clients algériens d’utiliser avec satisfaction la 3G car si vous êtes hors marché, vous serez obligés de vous suicider.
Ce seront des tarifs raisonnables. Il y aura un positionnement qui nous permettra d’être dans la course. Le grand nombre d’abonnés et la réputation sont les atouts que compte exploiter l’opérateur pour réussir son investissement. On a aussi une habitude consistant à maintenir nos engagements vis-à-vis de nos clients, même dans les moments difficiles, on a réussi à maintenir nos engagements. »
Sadek Belhocine