Elle se tient aujourd’hui à Djenan el Mithak, Le challenge de la tripartite

Elle se tient aujourd’hui à Djenan el Mithak, Le challenge de la tripartite

Les travailleurs tablent sur la révision de leurs conditions salariales

L’abrogation de l’article 87 bis du Code du travail retiendra l’attention lors de cette réunion.

Comment la tripartite va-t-elle se jouer? Ils seront tous les trois acteurs: gouvernement, Ugta et patronat face-à-face dans ce qui, pour les nombreux observateurs, représente l’ultime round pour entamer l’année 2014. Au menu, trois dossiers décisifs, autant pour le monde du travail que pour celui du patronat, constituent les seuls et principaux thèmes de la réunion: la production nationale, les salaires et le crédit à la consommation. L’Ugta, par la voix de son secrétaire général, Abdelmadjid Sidi Saïd, s’était fait l’avocat, comme toujours, de la revendication, la hausse des salaires.

D’ailleurs, les travailleurs tablent sur la révision de leurs conditions salariales ainsi que de promouvoir leur pouvoir d’achat. Comme l’une ne va pas sans l’autre, un pouvoir fort incite à consommer plus. D’où la question du crédit à la consommation, surtout lorsqu’à l’ordre du jour de cette tripartite figure en bonne place la valeur de la production nationale. Voila un gage de promesse pour fouetter la consommation et redonner l’intérêt à acheter du «made in Alegria».

Le «trio» de responsables va examiner les rapports des groupes de travail mis en place à l’issue de la tripartite d’octobre 2013 visant, notamment à réunir les conditions d’une relance effective de l’économie nationale. Certains dossiers phares comme le crédit à la consommation au profit de la production locale, le foncier et l’abrogation de l’article 87 bis du Code du travail retiendront l’attention lors de cette réunion. Le secrétaire général de l’Ugta, Abdelmadjid Sidi Saïd, a annoncé que cet article sera abrogé lors de ce rendez-vous. Ce dernier stipule que le Salaire national minimum garanti comprend le salaire de base, les indemnités et les primes à l’exclusion des indemnités versées au titre de remboursement de frais engagés par le travailleur. Le secrétaire général de l’Ugta s’est également prononcé sur la production nationale en indiquant que ses potentialités peuvent créer 2,5 millions d’emplois et l’augmentation du pouvoir d’achat des travailleurs d’au moins 25%. En plus de la Centrale syndicale, les organisations patronales ont aussi leurs revendications qu’elles soumettront à la tripartite concernant des dossiers de la PME, du foncier industriel et du financement de l’investissement. Le patronat a eu suffisamment de temps pour préparer ces dossiers avec une intense activité ces derniers jours pour expliquer les revendications qu’il compte défendre.

Le président de la Confédération générale des entreprises algériennes (Cgea), Habib Yousfi, a affirmé que la tripartite sera une occasion pour prendre des décisions à même de réunir les conditions d’une véritable relance de la PME, grande pourvoyeuse d’emplois. Pour lui, l’ambition de l’Algérie devrait être celle de voir le pays disposer de 1,5 million de PME contre la moitié à l’heure actuelle. D’autres associations patronales comme l’Association générale des entreprises, algériennes (Agea) présidée par Mouloud Kheloufi, soutiennent que les principales revendications et propositions ont trait à l’amélioration de la situation des entreprises, notamment via des allègements fiscaux et une plus grande célérité dans l’obtention du foncier. Même si elle ne participera pas à la réunion, l’initiative Nabni a fait part de sa volonté de peser sur les décisions qui vont sanctionner cette tripartite. C’est à la veille de la réunion tripartite que ses propositions seront rendues publiques, selon le porte-parole de l’initiative, Abdelkrim Boudraâ qui explique que ces propositions seront inspirées de celles contenues dans le document initial de l’organisation «basée sur la fin de l’économie de rente et un investissement plus important dans la création des PME». Pour ce qui concerne le volet de la réindustrialisation du pays, le Forum des chefs d’entreprise (FCE) a aussi exprimé sa satisfaction sur la prochaine implication du Fonds national d’investissement (FNI) dans le secteur privé. Il a aussi participé à l’élaboration d’autres rapports comme celui du foncier qui sont deux éléments qui contribuent à croître les possibilités de création de plus d’entreprises dans le cadre d’une démarche visant à réindustrialiser le pays. La Confédération algérienne du patronat (CAP) et la Confédération nationale du patronat algérien (Cnpa) ont affirmé attendre de la tripartite des décisions en faveur des PME qui font face à des problèmes de financement et d’entraves bureaucratiques. Malgré ces démarches, le patronat évoque d’autres dossiers comme la dépénalisation de l’acte de gestion et la nécessaire amélioration du climat des affaires.