Outre la gratuité de l’enseignement et la distribution de logements moyennant une contribution financière symbolique qu’il assure, il consacre des sommes colossales à la subvention des prix des produits de première nécessité comme le lait, l’huile de table et le pain. Idem pour les prix de l’énergie (l’électricité et le gaz).
En moyenne, un peu plus de 12 milliards de dollars sont affectés chaque année à ce volet. Dans un rapport datant d’avril 2012, la Banque mondiale a indiqué que notre pays a alloué 1 143 milliards de dinars, l’équivalent de 16 milliards de dollars, au soutien de services productifs, à l’accès à l’habitat et aux activités économiques au cours de la période 2010/2011, ce qui représente 14% du total des dépenses de l’État en dehors des dépenses de fonctionnement. S’il est vrai que les aides de l’Etat ne sont pas une spécificité algérienne, leur caractère «généralisé» est peu répandu à travers le monde.
En effet, dans la plupart des pays, ces aides profitent uniquement aux couches les plus défavorisées de la société. Autrement dit, elles sont ciblées. Ce qui n’est pas le cas chez nous. Qu’on soit chef d’entreprise, chauffeur, enseignant, fonctionnaire ou chômeur, on bénéficie tous et de la même façon de la gratuité de l’enseignement et des prix subventionnés du lait, du pain, du sucre et de l’essence.
Même les multinationales installées en Algérie jouissent de ces avantages dans la mesure où elles payent certaines matières premières comme le sucre au même prix que l’ensemble des Algériens. Mieux encore, nos voisins de l’Est et de l’Ouest tirent profit, eux aussi, de la générosité de notre Etat sachant que des quantités non négligeables d’essence sont, par exemple, commercialisées en Tunisie et au Maroc via les réseaux de contrebande. Bien évidemment, tout cela est anormal. De l’avis général, les pouvoirs publics mettent sur un pied d’égalité ceux qui sont dans le besoin et ceux qui ne le sont pas à travers ce dispositif en ce sens que les subventions sont les mêmes pour tout le monde. Pour certains en revanche, il est tout à fait logique que les richesses de l’Algérie bénéficient à tous les Algériens.

«L’esprit de ces subventions est justement de profiter à l’ensemble des Algériens, ce serait injuste de faire payer une baguette de pain, par exemple, à 20 ou 25 dinars à un cadre d’entreprise sous prétexte qu’il gagne bien sa vie et à 10 dinars pour un ouvrier étant donné que son salaire est modeste», argument-ils. Une chose est certaine en tout cas : le budget de l’Etat ne pourra pas supporter éternellement le poids de ces subventions dont le montant augmente d’année en année. D’où la question : faut-il revoir la façon avec laquelle elles sont accordées ?
K.I