La Commission européenne s’apprête à annoncer officiellement la décision de l’envoi d’une mission d’observation en prévision des futures législatives prévues le 10 mai prochain.
Elle a remis un mémorandum aux autorités algériennes dont elle attend la réponse. Le service en charge de cette question à Bruxelles s’attelle à ficeler les détails de cette mission et préparer un dossier qui sera soumis aux instances dirigeantes de la Commission européenne pour validation. C’est dans ce cadre qu’un appel à candidature a été lancé le 1er mars dernier pour le recrutement des cadres qui dirigeront la mission en Algérie.
Cet avis de recrutement en direction des experts européens concerne les postes de chef adjoint des observateurs, des analystes électoraux, des analystes juridiques, des analystes médias, d’un attaché de presse, d’un coordinateur des observateurs et son adjoint et des analystes des données de l’observation. Les dirigeants veulent réunir les meilleurs spécialistes, surtout ceux ayant une grande expérience dans l’observation et la surveillance des scrutins, mais surtout ceux qui connaissent les pays du Sud parmi les experts qui ont exercé cette mission en Tunisie, au Maroc et au Sénégal. La Commission européenne a fixé la date limite du dépôt des candidatures aux postes ouverts au 15 mars prochain à 12h. Les dossiers doivent être déposés au service qui s’occupe des missions d’observation des élections de l’UE (MOE-UE) à Bruxelles. Sur un autre plan, le service en question a élaboré un document portant les termes de références et le mandat de l’équipe-cadre. Dans cette brochure, sont expliquées les missions, fonctions et les responsabilités de l’équipe dirigeante qui composera la mission d’observation des élections législatives du 10 mai 2012. C’est à travers ce document que les dirigeants de la structure en charge de l’observation des élections de l’UE — Service for foreign policy instruments en l’occurrence — ont défini avec précision les objectifs et les actions de chaque section de cette mission. C’est ainsi qu’il est précisé que “les missions d’observation électorale de l’Union européenne (MOE-EU) sont indépendantes dans leurs constatations et conclusions politiques et doivent obligatoirement être conformes à la méthodologie standard de l’UE pour l’observation électorale en ce qui concerne tant les aspects politiques/électoraux que les problèmes de mise en œuvre/sécurité définis dans le (Handbook for European union élection observation) et suivre les lignes directrices, modèles et pratiques standards conformément aux instructions données par les services de la commission compétente en matière d’élection et le Service européen pour l’action extérieure (SEAE)”. Il est aussi écrit que “tous les membres de la mission doivent suivre le code de conduite de l’UE pour l’observation électorale et adhérer à la déclaration de principe pour l’observation internationale d’élections et au code de conduite des observateurs électoraux internationaux, approuvés par les Nations unies en 2005”. Ce document constitue la feuille de route tracée pour l’équipe-cadre dont les membres doivent démontrer une expérience dans l’observation des élections et parler couramment la langue française, langue de travail de la mission, en plus de l’arabe. S’agissant du chef des observateurs qui aura la responsabilité globale de la mission d’observation des élections du 10 mai 2012, celui-ci sera, précise-t-on, désigné directement par la Commission européenne.
Les tâches et les responsabilités de ce chef, qui sera choisi parmi les personnalités ayant eu à conduire des missions et délégations dans le même cadre, seront définies dans le contrat de travail qu’il signera à Bruxelles prochainement. Concernant la date de la venue de cette mission et le nombre d’observateurs, rien n’est encore tranché, bien que tout porte à croire qu’une délégation de la Commission européenne sera à Alger avant la fin du mois en cours pour rencontrer les responsables algériens.
Au cours de cette visite, un protocole d’accord sera signé entre l’Union européenne et l’Algérie portant observation et surveillance des élections législatives du 10 mai 2012. C’est dans ce document que seront définis et consignés les engagements des deux parties. Matériellement et financièrement, la mission des observateurs de l’Union européenne sera assurée et prise en charge par Bruxelles qui a exprimé ce souhait conformément au code de conduite et de fonctionnement des missions d’observation des élections. Aussi, on croit que les Européens souhaitent plus de liberté de circulation et de mouvement de leurs observateurs à travers le territoire national. Quant au nombre des observateurs, on croit savoir que la Commission européenne compte dépêcher une centaine d’observateurs, et ce, avant le début de la campagne électorale, soit durant la première quinzaine d’avril prochain. Aux observateurs de l’UE, il faut ajouter ceux qui seront envoyés par l’ONU, l’Union africaine, l’OCI, la Ligue arabe, sans oublier ceux de certaines ONG. Ce sont quelque 600 observateurs qui sont attendus à Alger à partir de la mi-avril pour assurer la surveillance des futures législatives du 10 mai prochain, présentées comme cruciales dans le processus de réformes et de démocratisation engagé par le chef de l’État dans son discours d’avril 2011.
M A O