Elle porte sur le logement, les revendications sociales, l’éducation et l’environnement Protestations à Bouira

Elle porte sur le logement, les revendications sociales, l’éducation et l’environnement Protestations à Bouira
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La protesta a gagné, hier, plusieurs quartiers, localités et secteurs d’activité du territoire de la wilaya de Bouira.

Ainsi, plusieurs dizaines d’habitants des haouchs de la ville de Bouira, tels Aït Kara, Hadda, Saïdi, Ouchène et Amar Khodja, ont bloqué le boulevard Abane-Ramdane, hier tôt dans la matinée, à hauteur du café de l’Espérance. Des barricades et des pierres entravaient la chaussée et le centre-ville demeurait inaccessible aux automobilistes ainsi qu’aux transports urbains. Pour les locataires de ces haouchs dont les familles résident sur place depuis le début des années 1900, il est temps que les pouvoirs publics prennent en charge sérieusement ce dossier.

Un des représentants du comité des haouchs fera savoir qu’ils n’ont eu de cesse de frapper à toutes les portes depuis plus d’une année pour permettre leur régularisation. Régularisation qui consiste en leur relogement vers une autre cité. “Il faut savoir que l’ex-wali et l’ex-chef de daïra nous avaient promis le relogement dans les plus brefs délais et qu’une assiette foncière avait été dégagée pour la construction de nos appartements. Toutefois, à chaque distribution, nous avons été évincés des listes des bénéficiaires. Cela a été le cas dernièrement avec le site situé à proximité du siège de la Protection civile où des personnes non programmées ont bénéficié de logements alors que nous attendons toujours notre recasement. Aujourd’hui, alors que de nouveaux logements sont quasiment fin prêts à être réceptionnés au niveau des 56 logements, à proximité de l’hypermarché, nous exigeons des autorités de nous délivrer nos décisions d’affectation de logements. Nous les voulons maintenant car nous avons été par le passé, à deux reprises, bafoués de nos droits et nous ne voulons pas de promesses sans lendemain…” Une délégation composée d’une dizaine de membres s’est entretenue avec le chef de sûreté de la wilaya, ensuite avec le chef de daïra. Ce dernier leur aurait affirmé ne pas pouvoir signer les décisions d’affectation de logements mais qu’il leur obtiendrait une entrevue avec le wali pour mardi. Du côté de l’APC de Bouira, une grève illimitée paralysait l’ensemble des services de l’APC, dont celui de l’état civil.

Un employé interrogé à ce sujet affirme que le retard dans les versements de salaire est devenu monnaie courante et que malgré toutes les mises en garde, aucune réaction de la part des autorités concernées. Les primes de scolarité sont également au menu des revendications et celles de l’année 2012-2013 n’auraient toujours pas été versées, selon les syndicalistes de l’UGTA qui énumèrent une palette de doléances dans leur rapport. L’ouverture de postes budgétaires pour intégrer les travailleurs contractuels, le programme LSP au nombre de 300 unités destinées aux travailleurs de l’APC… et autres revendications sont toujours d’actualité, selon M. Ahcène, un syndicaliste rencontré sur place. Ce dernier déplore, par ailleurs, qu’aucune invitation n’ait été lancée par les responsables alors que le préavis de grève avait été déposé en temps normal. Les travailleurs sont unanimes à déclarer que le débrayage continuera jusqu’à ce que l’ensemble de leurs revendications soient prises en charge. Par ailleurs, non loin de là, au quartier de Ras Bouira, ce sont les parents d’élèves de l’école primaire Laham-Mohamed qui ont retenu leur progéniture chez eux pour dénoncer les conditions dans lesquelles leurs enfants suivent leur scolarité.

LG Algérie

Cette école bâtie dans les années 70 a été le théâtre d’un attentat à la bombe en 1996 et avait été sérieusement dégradée : des fissures et autres lézardes sur les murs, des toitures des 11 classes menaçant de s’effondrer à tout moment sur la tête des petits écoliers, des égouts à ciel ouvert, absence de sanitaires… Les 330 élèves de cette école resteront chez eux jusqu’à mardi, affirme un membre de l’association des parents d’élèves. “Et si rien n’est fait d’ici là, d’autres actions d’envergure ne sont pas à exclure’’, menace-t-on. Dans la localité de Oued El-Berdi, des citoyens ont fermé le CW21 reliant la RN05 à leur localité, pour protester contre la nuisance de la carrière d’agrégats. Carrière causant une pollution permanente à cause de la poussière, sans parler des nuisances sonores dues aux explosions.

Enfin, à Haïzer, c’est le siège de la daïra qui a été fermé par des agriculteurs mécontents ayant fait l’objet d’une saisie de leurs matériels d’irrigation (motopompes et tuyaux) car ne disposant pas d’autorisation pour irriguer à partir des points d’eau. Après une entrevue avec le chef de daïra, les agriculteurs ont reçu des promesses que leurs dossiers seraient étudiés et que le matériel confisqué leur serait restitué.

H B