Elle n’a pas été retenue dans un appel d’offres portant formation de 200 pilotes : Aurès Aviation se dit être lésée par Air Algérie

Elle n’a pas été retenue dans un appel d’offres portant formation de 200 pilotes : Aurès Aviation se dit être lésée par Air Algérie

La direction générale d’Air Algérie a indiqué par contre que l’école Aurès Aviation n’a pas été sélectionnée, parce qu’elle ne répond pas aux critères de sélection contenus dans le cahier des charges.

L’école de formation de pilotes d’avion et d’hélicoptère Aurès Aviation, implantée à Batna, s’estime être lésée par la compagnie nationale Air Algérie, après son élimination de la soumission portant formation de 200 pilotes ab intio. Le premier responsable d’Aurès Aviation, Abdelmadjid Louai, dit qu’il compte saisir la justice, puisque la compagnie aérienne nationale n’a pas répondu aux différents recours introduits par cette école de formation.

Et des copies qui ont été, dit-il, adressées au P-DG d’Air Algérie et au directeur de l’aviation civile, la seule réponse parvenue à Aurès Aviation est celle émanant de la direction des ressources humaines, en date du 5 février dernier, faisant état que l’appel d’offres en question a été déclaré infructueux.

Le premier responsable ajoutera encore que son établissement n’a pas été associé à la seconde consultation à laquelle ont participé d’autres écoles de pilotage étrangères, dont deux ont été provisoirement retenues et convoquées pour négocier l’attribution officielle du marché. “Bien que nous remplissions les conditions du cahier des charges, notre soumission a été rejetée, sans pour autant avoir des explications de notre élimination de la course.” Pour lui, la commission des marchés d’Air Algérie a enfreint les lois de la République.

“Pourquoi la commission des marchés n’a-t-elle pas pris en considération les instructions du ministre, pour accorder des priorités aux entreprises nationales publiques et privées ?”, s’interroge-t-il. Et d’ajouter : “Ces instructions figurent dans le cahier des charges d’Air Algérie. Elles donnent la priorité aux offres nationales, même à 25% plus chères que celles des étrangers. Mais nous, nous offrons des prix qui défient toute concurrence étrangère.

Le règlement des frais en monnaie nationale permet la formation de 30 à 50 pilotes de plus, la création d’emplois ainsi que la prise en charge des universitaires spécialisés dans l’aéronautique.” Plus loin, le P-DG d’Aurès Aviation accuse la commission des marchés d’Air Algérie d’avoir supprimé une disposition du cahier des charges, celle traitant de la caution bancaire, pour faciliter à des écoles originaires de France, d’Angleterre et de Jordanie l’accès à la deuxième soumission.

Ces écoles étrangères, selon M. Louai, n’ont pas d’argent à investir en Algérie, alors qu’Aurès Aviation avait placé une caution de 46 millions DA, lors de la première soumission. Par ailleurs, le premier responsable de cette école dit détenir des attestations de service délivrées par Air Algérie, justifiant que “notre établissement a toujours honoré ses engagements”. “Notre école dispose de moyens pédagogiques très modernes dont un simulateur de pilotage (génération 2013) ressemblant parfaitement aux avions d’Air Algérie, alors que les simulateurs des concurrents, eux, datent de 10 ans et plus.

Quant à notre flotte, elle est constituée de neuf avions en état de vol. Et nous avons présenté dans notre offre répondant à l’appel d’Air Algérie un contrat pour l’achat ou le leasing de 15 avions neufs. Les moyens d’hébergement, de restauration et de transport des élèves-pilotes sont conformes aux normes requises”, a déclaré encore M. Louai. Il a rappelé enfin que son établissement a formé, depuis sa création en 2000, plus de 500 pilotes de plusieurs catégories.

Contactée par nos soins, la direction générale d’Air Algérie, par la voix de la directrice de la communication, a expliqué les raisons de l’élimination d’Aurès Aviation de la soumission. “L’école Aurès Aviation n’a pas été sélectionnée, puisqu’elle ne répond pas aux critères de sélection contenus dans le cahier des charges de l’appel d’offres international.” Notre source a ajouté que la commission a retenu deux écoles de formation. Et le processus de négociation suit encore son cours.

L M