Le jeu démocratique
Réalité Depuis que l’Europe est touchée par la plus grande crise économique de son histoire et que certains Etats sont au bord de la récession, les partis d’extrême droite ont le vent en poupe et chassent très large parmi les indécis, les chômeurs et les déçus.
C’est le jeu démocratique en Europe et la palette des sensibilités politiques dans le vieux continent tourne toujours autour de la même alternance : parti républicain dans l’opposition quand un parti socialiste est au pouvoir et vice versa et chacun, quand les nécessités l’exigent, peut passer des alliances soit à droite de son aile soit à gauche.
Autrement dit, avec l’extrême droite pour l’un et avec l’extrême gauche pour l’autre.
Cela quand les règles sont claires et correctement posées et observées par toutes les formations.
La réalité est autrement plus complexe, dans la mesure où un courant de droite et un courant de gauche peuvent partager les mêmes préoccupations et cela donne généralement naissance à un mouvement du centre et parfois même à plusieurs mouvements du centre avec chacun sa spécificité.
Jean Louis Borlo et Bayrou en France, par exemple, sont les leaders incontestés de partis du centre et la parfaite illustration de ce cas de figure. Ils peuvent faire la différence dans une élection nationale.
Au deuxième tour de l’élection présidentielle, Ségolène Royal aurait pu, en 2007, arracher la magistrature suprême face à Sarkozy, si les voix de Bayrou avaient couru à son secours.
Comme on peut le constater, les partis d’extrême gauche et d’extrême droite n’ont jamais pris le pouvoir en Europe et ne l’ont jamais exercé.
Et cela pour deux raisons : d’abord parce que les électeurs se méfient par instinct de ces mouvements qui n’apportent dans leur sillage que le désordre et la violence, ensuite parce que ces formations n’ont jamais fait la preuve sur le terrain de leur compétence en matière de gestion.
Mais depuis que l’Europe est touchée par la plus grande crise économique de son histoire et que certains Etats sont au bord de la récession, comme l’Espagne ou la Grèce, les partis d’extrême droite ont le vent en poupe et chassent très large parmi les indécis, les chômeurs et ceux que les différents gouvernements ont déçus. Et cela en fonction d’un raisonnement très simple : aucun d’entre eux n’a mis fin à leur calvaire et à leur précarité.
Et ces sirènes de l’extrême droite sont d’autant plus faciles à écouter qu’elles promettent l’impossible entre, un coup de frein à l’émigration, la fermeture des frontières, la conduite en urgence vers les aéroports des sans-papiers de l’interdiction absolue de les soigner dans les hôpitaux de la République.
C’est pratiquement le même programme dans toutes les formations de ce genre qui sèment la haine et stigmatisent les étrangers. Le Front national français a ajouté autre chose à sa plateforme : sortir purement et simplement de l’Union européenne.
Imaad. Zoheir