Elle met en garde les walis contre un éventuel détournement des voix au profit des partis du pouvoir/ Louisa Hanoune : « Ne sauvez pas le FLN ! »

Elle met en garde les walis contre un éventuel détournement des voix au profit des partis du pouvoir/  Louisa Hanoune : « Ne sauvez pas le FLN ! »
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C’est à croire qu’elle pressent la blessure de la “bête” et appelle à “l’achever”. Portée par des centaines de personnes, jeunes, vieux et femmes dont l’ex-ministre Khalida Toumi et Zohra Drif-Bitat assises aux premiers rangs, Mme Louisa Hanoune, pour son avant-dernier meeting de campagne à Gué-de-Constantine, à Alger, a appelé les walis à “respecter la volonté populaire” et à ne pas “détourner les voix au profit des partis du pouvoir ou qui étaient au pouvoir et aspirent à y revenir”.

La voix, quelque peu enrouée, Mme Hanoune les a mis en garde : “On s’adresse aux walis : ne soyez pas responsables de ce qui peut advenir et susceptible d’allumer la mèche.” “Ne sauvez pas le FLN, comme vous l’avez fait en 2012”, a-t-elle lancé. À l’inverse de l’optimisme de Djamel Ould Abbes qui crie sur tous les toits à une victoire écrasante, Mme Hanoune y décèle quelques fractures au sein du vieux parti, notamment à la lumière de l’intrusion impromptue de l’ex-secrétaire, Amar Saâdani, dont le départ de la tête du FLN demeure un grand mystère. Selon elle, vu les circonstances dans lesquelles ils évoluent, les partis du pouvoir ne peuvent pas réaliser de grands scores. À ses yeux, la situation au FLN traduit la crise du régime. Un régime “devenu un danger pour le pays” qu’on “ne peut réformer de l’intérieur”, dit-elle.

Durant près d’une heure, Mme Hanoune a égrené les principaux chantiers auxquels les députés de son parti vont s’atteler s’ils venaient à être élus confortablement. “Nos députés vont s’élever contre toutes les lois anticonstitutionnelles.” Parmi ces lois, celles sur la santé, sur le travail et sur l’investissement qualifiées de “loi néocolonialiste”. Le PT s’engage aussi à récupérer l’argent des surfacturations et à imposer les riches à travers une proposition de loi “D’où te provient cet argent ?”. Autres engagements : “Lutter pour le droit aux marches et manifestations”, “Protection des journalistes”, “Révision de l’accord avec l’UE”, “Libérer les institutions de l’oligarchie”. “Un ministre qui détient une usine ne doit pas être ministre”, clame-t-elle sous les applaudissements. C’est pourquoi, elle appelle à un vote massif en faveur des candidats de son parti : “Le 4 mai, il faut sauver le pays.” “La différence, ce n’est pas entre ceux qui participent et ceux qui boycottent, mais entre la minorité prédatrice et la majorité formée de travailleurs, de jeunes, de femmes et d’étudiants.”