La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a appelé hier le président de la République à intervenir pour mettre fin à ce qu’elle appelle l’utilisation de «l’argent sale» en prévision des prochaines élections législatives.
S’exprimant à l’occasion d’une conférence de presse animée à Alger, la première dame du Parti des travailleurs a plaidé pour la mise en place de nouveaux mécanismes qui «garantissent le plafonnement des dépenses de la campagne électorale pour chaque parti politique devant participer aux élections législatives de mai prochain». «Il faut contrôler les dépenses des partis pour identifier leurs sources de financement», dit-elle. Pour elle, la proposition de son parti a pour objectif la concrétisation des orientations du président de la République, qui a promis dans ces discours des «élections libres et transparentes». Louisa Hanoune accuse frontalement les partis de la mouvance islamistes qui n’hésitent pas, selon elle, à entretenir des relations «douteuses» avec les dirigeants de pays comme le Qatar. «Ces partis doivent rendre publics le contenu et l’objectif de leurs périples dans certains pays connus pour leur obéissance à l’Occident», accuse-t-elle, soulignant que son parti «va barrer la route à ceux qui tendent la main aux autres pays pour avoir le financement». «Notre objectif, à travers notre proposition, est d’empêcher ceux qui veulent bénéficier des aides financières de la part de pays étrangers. Certains partis politiques et hommes d’affaires veulent faire du prochain Parlement un établissement financier pour gagner de l’argent», déplore-t-elle. Fidèle à elle-même et à son discours, l’oratrice n’a pas ménagé les partis islamistes lorsqu’elle a été interrogée sur une éventuelle alliance de son parti avec cette mouvance, et ce, malgré les divergences et l’incompatibilité des deux courants politiques. «Il est quasiment impossible et inenvisageable que le Parti des travailleurs s’approche des formations politiques qui instrumentalisent la religion à des fin partisanes et politiques. Et ce n’est pas tout. Nous au PT, à titre d’exemple, on défend le principe d’égalité entre l’homme et la femme. Chose qu’on ne peut pas trouver chez les partis islamistes», précise-t-elle, soulignant que la philosophie des deux courants, islamiste et gauche, est diamétralement «opposée». Ainsi, ajoute Louisa Hanoune, le PT «ne craint pas un raz-de-marée des partis islamistes lors des prochaines élections législatives». «Ceux qui croient que Louisa Hanoune craint l’arrivée des islamistes au pouvoir se trompent lourdement. Les adeptes de cette thèse doivent se rendre compte que les Algériens savent faire la différence entre un parti qui leur rend espoir et qui ne veut pas rééditer le scénario des année 90, et le parti qui veut détruire le pays», dira-t-elle. Louisa Hanoune a rappelé que son parti participera aux prochaines échéances électorales, avec une nouveauté, plusieurs cadres syndicaux dans les listes électorales. Un choix justifié par la patronne du Parti des travailleurs par la prochaine élaboration du nouveau code du travail (dont la SG du PT espère la participation de ses militants à sa promulgation) ainsi que «la crédibilité» des syndicalistes aux yeux des travailleurs et des Algériens.
Par Salim Naît Mouloud