C’est sans surprise que l’Organisation des pays exportateurs de pétrole a décidé de ne pas toucher au niveau de sa production, tout en annonçant qu’elle va garder un oeil sur le marché.
Pas de suspense. Les déclarations alarmistes de l’Agence internationale de l’énergie, de l’Ocde et du Fonds monétaire international qui convergent toutes vers une baisse de la demande mondiale de pétrole n’ont ni ébranlé, encore moins affolé les pays membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole qui ont tenu leur 163e réunion ministérielle le 31 mai à Vienne, en Autriche. Pas de panique.
C’est donc sans surprise que l’Opep a décidé de maintenir le niveau de sa production tout en annonçant qu’elle va garder un oeil sur le marché. Son plafond de production a été fixé à 30 mbj.
L’Opep relâche la pression. Pas d’affolement. Place à la vigilance. «Tout le monde s’est mis d’accord pour maintenir le niveau de production, et nous continuons à surveiller le marché», a déclaré Rafael Ramirez ministre vénézuélien du Pétrole aux journalistes, à l’issue de la 163ème réunion ministérielle de l’Opep. Tous les échos qui nous sont parvenus de la capitale autrichienne à la veille de ce rendez-vous qui a tout de même fini par tenir en haleine les spécialistes du marché du pétrole, n’ont laissé planer aucun doute quant à l’issue de sa décision finale. «Je pense que le plafond actuel est logique, rationnel et raisonnable…Lors de cette réunion, nous allons recommander (aux autres membres) de maintenir leur production», avait confié à la presse le ministre iranien, Rostam Ghassemi. Le ministre algérien de l’Energie a abondé dans le même sens. «Je ne pense pas qu’il y ait de difficulté particulière.
Le plafond est normal étant donné la situation du marché, qui est bien équilibré», a souligné Youcef Yousfi. «L’offre et la demande sont équilibrées, les prix sont à un bon niveau, tout semble bien se passer», a indiqué Siham Abdulrazzak Razzouqi qui conduisait la délégation koweïtienne.
«Les prix du pétrole étaient à un niveau souhaitable pour les pays producteurs et consommateurs comme pour le secteur pétrolier», avait déclaré le 29 mai, à l’agence saoudienne SPA, Ali al-Nouaïmi le ministre saoudien du Pétrole, qui avait auparavant qualifié l’environnement du marché pétrolier d’idéal.
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole a finalement affiché une sérénité qui contraste avec les analyses d’observateurs jugés parmi les plus pertinentes.
«L’augmentation de la production pétrolière américaine est en train de réécrire le modèle de commerce mondial du pétrole et d’approfondir les divergences existantes au sein de l’Opep, ce qui limite la capacité de cette organisation à élaborer des réponses collectives dont celle d’une possible réduction de la production», avait commenté dans ses colonnes le Wall Street Journal dans son édition du 27 mai.
Un diagnostic établi dans la foulée du rapport de l’Agence internationale de l’énergie semestriel publié le 14 mai 2013. «La production de pétrole de schiste aux Etats-Unis va permettre de satisfaire l’essentiel de la hausse de la demande mondiale au cours des cinq prochaines années, ce qui ne laissera que peu de marge de manoeuvre à l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep)», avait estimé l’Aie.
La prochaine réunion ministérielle de l’Opep, qui va se tenir le 31 mai prochain à Vienne, en Autriche «marquera la première étape d’un débat épineux sur l’impact du pétrole de schiste, qui montre déjà des signes de division au sein du groupe», avait pronostiqué le très influent quotidien d’affaires américain.
L’Opep lui a réservé une réponse cinglante.