Elle lui reproche d’avoir brossé un tableau noir de la situation du pays, Louisa Hanoune tire sur Mouloud Hamrouche

Elle lui reproche d’avoir brossé un tableau noir de la situation du pays, Louisa Hanoune tire sur Mouloud Hamrouche

Outre Mouloud Hamrouche à qui elle a dénié la qualité d’opposant, la porte-parole du PT s’en est violemment prise à l’idée d’une période de transition proposée par l’opposition.

La porte-parole du parti des travailleurs (PT) n’a pas du tout apprécié la dernière sortie publique de l’ancien chef du gouvernement, Mouloud Hamrouche, qui, à l’occasion d’une conférence animée cette semaine à Tizi Ouzou, a dressé un tableau catastrophique de la situation du pays.

“Un ancien chef du gouvernement qui a poussé l’Algérie dans les griffes de la Banque mondiale et a une part de responsabilité dans la crise vécue par le pays, a estimé que tout est noir dans le pays. On n’est pas d’accord”, a-t-elle affirmé, lors d’une conférence de presse animée, hier, au siège national de son parti, à Alger. “Il nous a brossé un tableau noir, comme si nous ne vivions pas dans un même pays. Pourquoi cette tentative de noircir la situation ?

C’est vrai, il y a des problèmes sociaux et un déficit de démocratie. Mais au lieu d’alimenter la démoralisation de la population, on ferait mieux de se triturer les méninges pour trouver des solutions”, a-t-elle ajouté. Pour disqualifier l’analyse de l’ancien chef de gouvernement, Louisa Hanoune a cité le bon point décerné à l’Algérie par Christian Duran, directeur général-adjoint de la Banque de France et ancien cadre du FMI, qui, il y a quelques jours, a soutenu que “l’Algérie est un cas très particulier (…), elle n’est pas dans une situation de vulnérabilité”.

“C’est étrange qu’un responsable étranger qualifie l’Algérie de cas particulier alors qu’un ancien chef de gouvernement en donne une image noire”, a souligné la pasionaria du PT avant de rendre son verdict : “C’est le responsable étranger qui a raison.” Outre Mouloud Hamrouche à qui elle a dénié la qualité d’opposant du fait qu’il était dans le système, la porte-parole du PT s’en est violemment prise à l’idée d’une période de transition proposée par l’opposition.

“La transition ne fera que précipiter l’Algérie dans l’anarchie et diviser l’Armée nationale populaire (ANP)”, a-t-elle averti. Abordant sa rencontre avec le directeur de cabinet de la Présidence, Ahmed Ouyahia, dans le cadre des consultations sur la révision constitutionnelle, la première responsable du PT a tressé beaucoup de lauriers à son interlocuteur qui, selon elle, a fait preuve d’“une grande disponibilité qui traduit une volonté d’ouverture politique”.

Elle a aussi mis en relief la concordance des positions des deux parties sur plusieurs points. “Du débat qu’on a eu, on a déduit qu’il y a de grandes possibilités de réaliser des avancées importantes dans plusieurs domaines (démocratie, économie, social, culture, environnement, etc.)”, at- elle affirmé. Ce qui n’a pas empêché le PT de formuler pas moins de 50 propositions et 22 autres amendements aux articles contenus dans le projet de révision de la Constitution remis par la Présidence aux partis, associations et “personnalités nationales”.

Par sa participation aux consultations d’Ouyahia, le PT vise, selon Mme Hanoune, deux buts : le renforcement du front interne pour immuniser l’Algérie dans un contexte régional difficile et l’affermissement du caractère républicain et civil de l’État algérien. “Nous voulons un État civil. Si le président doit rester le chef suprême des armées, il doit toutefois désigner un civil à la tête du ministère de la Défense. Comme stipulé par le Congrès de la Soummam, nous voulons la primauté du civil sur le militaire”, a-t-elle martelé.

Arab Chih