Elle joue le rôle de bouclier contre une migration déferlante vers l’UE : L’Algérie met en garde l’Europe

Elle joue le rôle de bouclier contre une migration déferlante vers l’UE : L’Algérie met en garde l’Europe

Le président du centre opérationnel du ministère de l’Intérieur et directeur chargé du dossier migratoire, Hacène Kacimi a fait savoir, dimanche à Alger, qu’un flux migratoire vers l’Afrique du Nord risque de connaître des développements plus inquiétants à cause, devait-il expliquer, de la situation précaire prévalant actuellement dans les pays région du Sahel.

Cette situation pourrait, a-t-il ajouté, provoquer un déplacement massif des populations vers le Nord de l’Afrique, faisant savoir que l’Algérie a déjà signifié aux Allemands, Espagnols et Italiens notamment que 35 000 à 45 000 migrants subsahariens sont empêchés de remonter au Nord par l’Algérie, et ce avec leurs propres moyens financiers.

En d’autres termes, il s’agit-là d’une sérieuse mise en garde adressée par l’Algérie aux pays de l’Europe contre un risque grandissant du flux des migrants subsahariens et une déferlante vers les pays européens.

S’exprimant en marge de la rencontre nationale sur l’aménagement et le développement des zones frontalières, organisée par le ministère de l’Intérieur, M. Kacimi a déclaré que « Les populations de la région du Sahel vont subir des crises hydriques et alimentaires sévères, du fait des fragilités naturelles qui touchent la région comme la sécheresse, ce qui risque de provoquer un déplacement important de ces populations et toucher quelque 35 millions de Subsahariens qui vont tenter de remonter vers le Nord de l’Afrique, en Algérie et au sud de l’Europe»,ajoutant que les dispositifs sécuritaires mis en place au sud du pays, représentent les premiers boucliers des frontières de l’Europe. Le constat fait par le directeur chargé du dossier migratoire est sans équivoque : «si l’Algérie cède, il y aura une migration déferlante vers l’Europe».

Se voulant pragmatique, M. Kacimi a affirmé que l’Algérie n’est pas responsable de la détresse des migrants, et de souligner que l’Algérie reste solidaire de leur détresse en menant de grandes opérations d’aide à l’égard de ces populations au niveau des localités frontalières. Le même responsable a fait savoir que ces migrants arrivent aux frontières dans un état de santé fragile, ce qui a enclin l’Algérie à mobiliser des moyens colossaux.

Appuyant ses assertions chiffres en main, M. Kacimi indiquera que durant les trois dernières années, plus de 120 000 prestations médicales ont été effectuées au profit de ces migrants, porteurs de maladies lourdes et contagieuses.

Zacharie S Loutari