En constante hausse depuis 2010, la facture d’importation de véhicules de l’Algérie a grimpé durant le premier semestre 2013 de 17,38% par rapport à la même période de l’année dernière, selon les Douanes.
Les importations de véhicules ont atteint 324,63 milliards DA, soit environ 4,3 milliards de dollars, durant le premier semestre 2013 contre 276,55 mds DA à la même période en 2012, indique le Centre national d’informatique et des statistiques des douanes (Cnis).
De janvier à juin 2013, le nombre de véhicules importés est passé de 295.113 à 323.321 unités, soit une hausse de 9,56%, selon la même source.
Sollicité pour expliquer la forte augmentation des importations de véhicules, le Dr M’hamed Hamidouche, expert économique, a indiqué que l’épargne des ménages résultant de la hausse des salaires, décidée en 2009, conjuguée au versement des rappels, a été dépensée pour l’achat d’un véhicule.

La tendance haussière des importations a commencé en 2005 lorsque le nombre de véhicules importés a été de 188 000 pour passer une année après à 251 000 véhicules.
Jusqu’à 2007, la moyenne d’importation était de 250 000 véhicules pour un montant moyen de 2 milliards de dollars. Cependant, les importations ont encore augmenté durant la période 2008-2009 pour passer à une facture de 3 milliards de dollars/an. Cette facture commençait à être dépassée à partir de 2010 pour s’approcher de 4 milliards de dollars.
En 2011, a ajouté l’économiste, l’Algérie a importé 390 140 véhicules pour une valeur de 4,8 milliards de dollars tandis qu’en 2012, les importations ont atteint 568 610 véhicules pour une valeur de 6 milliards de dollars.
La hausse des salaires, décidée en 2009, a été appliquée en 2010 tandis que seule une partie des rappels a été versée en 2010, poursuivie en 2011, expliquant la forte hausse des importations de véhicules au cours de trois dernières années.
En dépit des salaires et rappels versés aux travailleurs, l’absence de nouvelles taxes sur l’achat de véhicules neufs et la stabilité de leurs prix depuis deux ans expliquent aussi l’augmentation des importations.
L’Algérie deviendra le 1er importateur d’Afrique
Mais, prévient M. Hamidouche, la poursuite du rythme des importations aboutira à une importation de 600 000 véhicules/an.
Dans trois ans, l’Algérie sera le premier importateur de véhicules en Afrique et détrônera l’Afrique du Sud qui importe une moyenne annuelle de 700 000 véhicules.
Contrairement à ce pays qui compte huit constructeurs automobiles, l’Algérie n’a pas d’investissements dans l’industrie automobile qui doit être dotée d’une capacité de 300 000 véhicules/an.
Or, la future usine du constructeur français Renault en Algérie ne prévoit qu’une production de 25 000 véhicules/an, puis 75 000 unités avant d’arriver à 150 000 véhicules/an dix ans après le début de la production.
Loin des besoins du marché national, a estimé l’économiste, qui a lancé un appel aux responsables du secteur de l’industrie afin d’impulser une «dynamique offensive» pour attirer les constructeurs automobiles afin de s’implanter en Algérie et développer des projets de production de véhicules.
Karima Sebai